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  1. Chapitre n°1
  2. Chapitre n°2
  3. Chapitre n°3
  4. Chapitre n°4
  5. Chapitre n°5

 

L’amour, l’amitié, secret, mensonge.

 

Estelle Etcheverry âgée de 35 ans, vis à Brest. Suite à sa séparation avec Aflonso Roy, elle s’est laissé aller. Pour la première fois de sa vie, elle a décidé de franchir la porte d’une salle de sport. Elle y rencontre Nabil Nivet qui fait aussi du sport. Elle fait également connaissance avec le coach Valentin Vuillaume, le courant passe super bien entre eux. Il y a aussi la coach Kathy Castex, le contact est plus difficile. Elle a le coup de foudre pour Valentin.

Valentin Vuillaume âgé de 37 ans. À la suite de l’accident de voiture qui a tué Faustine Lambert, une joueuse professionnelle de football, il a déménagé à Brest pour essayer d’oublier sa peine. Il est coach sportif. Il connaît Kathy seulement depuis son arrivée en ville, sans le savoir, un lien les unit.

Nabil, âgé de 37 ans, entretient une amitié avec Kathy tout en cachant des sentiments amoureux pour elle. Il remarque l’intérêt qu’Estelle porte à Valentin. Afin de changer le regard de Kathy de l’amitié à une relation amoureuse, il consent à entraver la relation naissante entre Estelle et Valentin. Kathy porte en elle un secret qui la tourmente, la poussant à tout mettre en œuvre pour empêcher tout rapprochement entre Valentin et Estelle.

Est-ce qu’Estelle et Valentin réussiront à vivre leur histoire ?

Quel lien uni Valentin et Kathy ?

Une romance à suspense, touchante.

 

 

Chapitre n° 1

 

Je m’appelle Estelle, et je suis une Brestoise de naissance. Bien que je vive ici depuis toujours, je ne prétendrai jamais connaître par cœur cette ville. Chaque jour, je découvre de nouveaux endroits.

Avant ma séparation avec Alfonso Roy, j’étais heureuse et nous habitions chacun de notre côté. Lorsque le premier confinement a commencé, mes parents ont souhaité que je vienne chez eux. J’ai refusé, mais pour les rassurer, j’ai demandé à Alfonso de venir chez moi, ce qu’il a accepté immédiatement. Pendant ce premier isolement, tout s’est bien passé.

Les problèmes ont débuté lors du deuxième enfermement. Alfonso ne faisait rien dans l’appartement, me laissant tout le travail : nettoyage, courses et préparation des repas. Pendant ce temps-là, il passait ses journées devant l’ordinateur ou la télévision sans prêter attention à moi.

Quand nous avions fini avec les confinements, Alfonso m’a annoncé qu’il me quittait, il ne m’a pas donné de raison. Dès qu’il est parti de chez moi, je me suis mise à pleurer. Pour oublier ma peine, je me suis réfugiée dans la nourriture. Bien sûr, j’ai pris du poids. Je n’ai pas repris mes activités sportives, car j’avais trop honte de mon corps.

Durant l’été 2022, ma mère me l’a fait remarquer. Je me souviens comme si c’était hier notre conversation.

  •  
  • Quoi ? demandé-je.
  • Est-ce que ça te dit d’aller marcher au bord de la mer ?
  • Non, on a déjà été hier.
  • Estelle, tu as pris du poids depuis le confinement. Tu ne bouges plus assez.
  • Je n’ai pas envie d’aller me balader.

Ce jour-là, plutôt que d’accompagner mes parents pour leur promenade, j’ai passé l’après-midi à visionner les photos reçues d’Alfonso. Toutefois, j’ai pris conscience de la situation et ai pris une décision radicale : j’ai supprimé toutes les photographies ainsi que son numéro de téléphone.

Depuis cette journée, j’ai commencé à sortir chaque fois que mes parents me l’ont demandé. Cependant, j’ai vite compris que pour retrouver ma forme physique d’avant, il ne suffit pas de simplement sortir. Il est également essentiel de surveiller mon alimentation et de reprendre le sport que j’ai abandonné juste avant le confinement. Le souci est que j’ai décroché un poste d’agent d’entretien dans les écoles primaires et maternelles. J’ai commencé en avril dernier, mais pour l’instant, je ne suis qu’une remplaçante. La majorité de mes heures de travail sont en soirée, ce qui m’empêche de participer aux cours de yoga du vendredi soir et de renforcement musculaire prévu à 20 heures, le lundi.

Le professeur est sympathique, mais au début, nous étions nombreux à assister à ses leçons. Cependant, au fil du temps, de moins en moins de personnes viennent. Je ne comprends pas pourquoi. Ils ont payé pour suivre l’activité, mais abandonnent dès que l’hiver arrive. Je trouve cela impoli envers l’enseignante. Il est fréquent que seulement deux ou trois élèves participent à ses cours, et parfois même, je suis la seule présente. Bien que cela puisse être décourageant, je m’efforce de rester motivée et de continuer à assister aux cours chaque lundi. À la fin de chaque session, je ressens une grande satisfaction et une fierté personnelle.

En rentrant chez moi le soir après le travail, je n’ai pas l’énergie nécessaire pour aller directement faire du sport. En septembre, la mairie m’a appelé pour me proposer une mission de remplacement à l’école des Quatre Moulins, située à environ 15 minutes de marche de chez moi.

À mon retour de vacances, je remarque que les maisons pour tous organisent des journées portes ouvertes. Je prévois d’assister à celle de la maison pour tous de Saint-Pierre. En parcourant le Web, j’ai découvert qu’il y avait des cours de yoga l’après-midi et le soir. J’ai choisi de m’inscrire pour la leçon du lundi après-midi de 14 heures à 15 heures 30. Cette option me permettra de retourner à mon appartement pour me changer avant d’aller travailler. Cependant, aucun horaire ne me convient pour mes séances de renforcement musculaire. Par conséquent, j’ai décidé de visiter les salles de sport.

Depuis ma conversation avec ma mère, j’y réfléchis. J’ai déjà fait le tour de deux salles, mais aucune d’entre elles ne m’a vraiment convaincu. Toutefois, il me reste une dernière option : Basic Fil. Je suis débutante dans ce domaine et j’aimerais engager un coach pour m’assister dans mes activités sportives. Cependant, il semble que les frais d’entraîneur s’ajoutent au coût de la souscription. J’espère que cette salle de sport inclut ces frais dans le prix de l’abonnement. La salle de sport se trouve à proximité du centre commercial Carrefour, à environ une trentaine de minutes de marche de mon domicile. Heureusement, j’apprécie la marche. Pour parvenir à la salle, il faut monter quelques marches. En ouvrant la porte, j’aperçois immédiatement de nombreuses machines inconnues à mes yeux. Le lieu dispose de deux portiques, mais sans la carte d’accès, il m’est impossible de pénétrer dans la salle. Heureusement, une sonnette est mise à disposition, je l’utilise pour informer de ma présence.

Après quelques secondes, un jeune homme vient m’ouvrir la porte. Il est très séduisant. Cependant, je ne suis pas là pour flirter. En réalité, je suis très méfiante envers les hommes.

  • Bonjour, que puis-je pour vous ?
  • Je voudrais connaître les offres que vous offrez.
  • Il y a trois propositions. La première offre confort est à 24,99 euros, toutes les quatre semaines. Les quatre premières semaines sont à 40,99 euros, avec cette offre, vous avez un accès illimité. En revanche, les frais d’inscription sont à 19,99 euros. La durée du contrat est d’un an. La seconde offre premium est à 29,99 euros par semaine. Il n’y a pas de frais d’admissions. La dernière est à 49,99 euros tout compris. Vous pouvez payer en plus 9,99 euros qui vous permettent de mettre fin à votre abonnement toutes les quatre semaines.
  • Est-ce que les frais de coach sont compris, dans les offres ?
  • Non, vous pouvez faire appel à un coach qui travaille dans la salle. Ils sont indépendants de la salle. Leurs prix n’ont rien à voir avec nous.
  • Est-ce que c’est possible de faire un essai avant de s’engager ?
  • Comme je vous l’ai dit, en plus de l’abonnement que vous choisirez, vous pouvez prendre l’opinion Flex qui est que 9,99 euros, toutes les quatre semaines. Vous pouvez aussi demander à un coach de vous montrer le fonctionnement des machines. En revanche, c’est 25 euros en plus.
  • Merci de m’avoir répondu.
  • C’est normal, je suis là pour ça. Si vous voulez, vous inscrire, vous pouvez le faire aux bornes qui se trouvent ici ou juste dans le hall ou bien sur notre site. Si vous le faites à partir des bornes, il vous faut un RIB et votre carte bancaire.
  • Ça sera pour un autre jour. Je vais réfléchir avant.
  • J’espère que j’ai répondu à vos questions.
  •  

Avant de partir, je jette un coup d’œil dans la salle. Je dois admettre que c’est quand même coûteux, mais en même temps, je me sens à l’aise ici. Avant de me décider, je vais prendre le temps de bien réfléchir. Il est parfois judicieux de prendre une décision après une bonne nuit de sommeil. Dans le cas présent, j’aurais souhaité m’inscrire aujourd’hui, je ne peux pas le faire, car je n’ai ni ma carte bancaire ni mon RIB avec moi.

Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil et un bon petit-déjeuner, j’ai vérifié mon compte bancaire et commencé à faire des calculs. Même si je travaille régulièrement, je suis payé en fonction du nombre d’heures bossées, donc c’était important de savoir combien je gagne.

Puisque j’ai pris la décision de m’inscrire, il serait préférable que j’y aille le jour même pour ne pas changer d’avis. Ce matin, j’ai imprimé mon RIB. Je peux prendre le tramway, je privilégie la marche. J’ai également pris mon MP3 pour écouter de la musique en chemin.

Arrivée à la salle de sport, je me dirige immédiatement vers la borne du hall. L’opération ne prend pas beaucoup de temps, environ 5 minutes. J’ai obtenu ma carte sur-le-champ. J’ai choisi l’offre complète à 24,99 euros, avec l’offre de 25 euros pour une séance avec un entraîneur.

Pendant que je marchais, une question m’est apparue, j’utilise ma carte pour rentrer. Le même homme de la veille vient à ma rencontre.

  •  
  • Je voulais savoir quelque chose. J’ai pris l’offre à 25 euros, comment ça se passe ?
  • Un coach va vous téléphoner pour vous donner un rendez-vous. Il vous expliquera comment il fonctionne et vous ferez une séance d’une heure avec lui, répond-il :
  • Quand combien de temps ?
  • Ça peut être aujourd’hui, comme demain.
  •  

Je lui dis au revoir et part.

Maintenant que cette étape est accomplie, j’ai hâte de commencer. Je décide de rentrer à pied, j’ai encore 2 heures avant de me rendre au boulot. J’ai débuté à travailler aux Quatre Moulins il y a une semaine et je suis très satisfaite de l’expérience jusqu’à présent. L’ambiance y est très agréable.

Alors que je marche en direction de chez moi, mon téléphone portable sonne. Bien que le numéro ne me soit pas familier, je décide de répondre en anticipant un appel important.

  • Allô.
  • Bonjour, je me présente, je suis Valentin Vuillaume. Je suis coach sportive à Basic Fil. Je me permets de vous appeler.
  •  
  • Quand serez-vous libres pour qu’on discute de votre objectif et que je vous explique comment je fonctionne ?
  • Je suis libre en journée jusqu’à 16 heures sauf le mercredi.
  • Est-ce que demain à 14 heures, ça vous irait ?
  •  
  • Bien, on peut aussi faire la séance demain et je vous parlerais de mes tarifs juste après.
  • Ça me va.

Je raccroche et je rentre chez moi.

Le lendemain, en début d’après-midi, je me rends à la salle de sport, déjà vêtu de mon équipement de sport : un t-shirt et un short.

Dès mon arrivée, une jeune femme m’accueille, elle est très séduisante.

  •  
  • Bonjour, j’ai rendez-vous avec un certain Valentin Vuillaume. Je m’appelle Estelle.
  • Je vais le chercher.

Elle s’en va chercher le fameux Valentin. Après une dizaine de minutes, un jeune homme brun s’approche de moi.

  •  
  • Bonjour, tu dois être Estelle.
  • Bonjour… Oui.

Étrange, j’ai donné mon nom à la jeune femme.

  • Je suis désolé de t’avoir fait attendre.
  • Pas de problème.
  • Nous allons commencer par la séance si ça te va. Est-ce que tu as déjà fait du sport ?
  • Oui, actuellement je fais du yoga. Avant, je pratiquais du renforcement musculaire à la maison pour tous du Valy-hir. J’ai arrêté cette année, car mes horaires de travail ne conviennent plus. Je marche le plus souvent. C’est la première fois que je m’inscris dans une salle de sport, mais ça fait longtemps que j’y pensais.
  • C’est déjà un bon début. Tu es sportive. Qu’est-ce que tu attends d’un coach ?
  • Qu’il me motive, je pense que si je suis seule, je n’arriverais pas et je perdrais facilement la motivation !
  • Quel est ton but ?
  • Perdre un peu de poids. Je sais bien que seul le sport ne peut pas le faire.
  • En effet. Dans un premier temps, je vais te montrer certaines machines et leur fonctionnement, on discutera du tarif après. C’est bon pour toi.

J’acquiesce.

  • Bien, on va commencer doucement. Est-ce que tu as déjà fait des squats ?
  •  
  • Montre-moi, je te dirais si tu exécutes bien le mouvement.

En position debout, j’écarte mes jambes tout en tournant légèrement les pointes de mes pieds vers l’extérieur. En fléchissant les jambes, je pousse mes fesses vers l’arrière et maintiens la posture jusqu’à ce que mes cuisses soient parallèles au sol. Je répète le mouvement environ dix fois.

  • Bien, même très bien. Tu devrais respirer en remontant et à certains moments tu ne vas pas assez bas. Je suis sûr que tu peux le faire. Recommence.

Je prends en compte ce qu’il m’a dit et je mets en pratique.

  • C’est déjà mieux.

À la fin de la quatrième série, il me fait changer d’exercices.

  • Est-ce que tu sais faire des fentes ?
  •  
  • Vas-y, change de jambe à chaque fois.

Je fais le mouvement, cependant, je manque d’équilibre.

  • On va essayer d’une autre façon, informe Valentin. Tu vas faire des fentes marcher en changeant de jambes.

J’exécute l’exercice.

  • C’est mieux. Refais-le.

Comme pour les squats, je fais quatre séries.

  • Tu as déjà de bonnes bases, me dit Valentin. On va aller à la Leg Press.

Je le regarde sans comprendre ce qu’il dit.

  • Je vais te montrer, la machine.

Il m’emmène à côté de la machine qui se trouve juste à côté de l’entrée et me montre le mouvement.

  • On va commencer par 4,5 kg pour le début.

Au départ, j’ai des difficultés à exécuter correctement le mouvement, mais après quatre séries, j’ai enfin réussi à le réaliser comme il faut. Par la suite, Valentin m’a présenté deux autres machines, l’une pour les bras et l’autre pour le dos.

  • Alors, comment as-tu trouvé ?
  • Plutôt bien. J’ai découvert des muscles.
  • Bois beaucoup d’eau, tu vas avoir des courbatures demain.

Il m’invite à m’asseoir et il m’explique son tarif

  • Je suis coach indépendant de la salle. La séance coûte 40 euros. Ça revient à 480 € pour trois mois. Il y a possibilité de payer en plusieurs fois.
  • Avant de répondre, j’ai besoin d’y réfléchir.
  • C’est normal. Prends ton temps. Tu as mon numéro, n’hésites pas à m’appeler ou à venir ici. J’y suis tous les jours.

Nous disons au revoir et je pars. Je ressens une légère fatigue après la séance, mais une bonne nuit de sommeil devrait suffire pour que je sois en pleine forme demain.

Dès mon retour du boulot, j’ai allumé la télévision sans pour autant la regarder, je n’arrête pas de penser aux yeux bleus de Valentin.

D’autre part, je ne sais pas si je le prends, comme entraîneur le prix peut m’arrêter. Je voulais y réfléchir et commencer à faire le calcul, mais je ne suis pas d’humeur ce soir.

Chapitre n° 2

 

Durant la nuit, j’ai rêvé de Valentin, un fantasme assez bizarre. Dès que je franchis le portique pour aller m’entraîner, Valentin s’approche de moi et m’enlace. Curieusement, la salle était vide. Dans mon rêve, il me soulève puis me porte jusqu’à une pièce puis m’embrasse de nouveau en me collant contre le mur.

  • Estelle, j’ai envie de toi, et ce depuis que je t’ai vu passer le portique, murmure Valentin.

Il n’attend pas que je lui réponde, il pose sa bouche pulpeuse sur la mienne. Il m’embrasse tendrement. À un moment, ses lèvres descendent jusqu’au niveau de mon cou. Je penche la tête sur le côté pour qu’il ait un meilleur accès. Lentement, il passe sa langue sur ma veine. Heureusement que Valentin me tient par la taille, car sinon je tomberais. Une de ses mains remonte jusqu’au niveau de ma poitrine. Il la caresse à travers mon t-shirt. Il pince délicatement mes tétons. Je gémis de plaisir.

  • Joli son, me chuchote Valentin contre ma bouche. Si tu savais combien j’ai envie de toi, dit-il en frottant son bassin contre le mien.

Je ne peux pas louper son excitation. Au moment où, il commence à baisser mon short, j’ouvre les yeux. Ma main est sur mon sexe humide. C’est la première fois que ça m’arrive. Comme j’ai un peu froid, je soulève la tête puis j’aperçois le drap au pied du lit. J’ai dû le pousser pendant la nuit.

Dès que je me suis levé, j’ai pris un bon petit-déjeuner, puis je me suis habillé. J’ai allumé mon ordi pour déjà vérifier mon compte, mais aussi faire encore des calculs pour voir si je peux me permet de régler Valentin. Au fond de moi, j’espère que je peux.

Après de nombreuses estimations, je m’aperçois que je peux payer. Bon, je ne peux pas verser la totalité, j’espère qu’il va accepter que je le rémunère en plusieurs fois. Il faudra juste que je fasse attention aux dépenses. Dès que je serai plus à l’aise, je pense faire seule les exercices.

Toute la journée, j’hésite à téléphoner à Valentin pour le prévenir que je le prends comme coach. Pendant mon travail, je n’arrête pas de penser à Valentin. Depuis hier, j’ai son visage en tête. Alors que je suis en train de bosser, mon portable émet un bip. Je me saisis de mon portable qui se trouve sur le chariot, j’ai la surprise de voir le prénom de Valentin.

« Bonjour ! Estelle, je suis désolé de te déranger. Je voulais juste savoir si tu avais pris ta décision. C’est juste pour préparer mon emploi du temps. »

Je lui réponds.

« Bonjour, en effet, j’ai pris ma décision. Je n’ai

pas eu vraiment le temps de t’envoyer un

message. Avant de répondre, j’ai une question.

Est-ce que je peux te payer en plusieurs fois ? »

Je repose mon portable sur le chariot et reprends mon travail. Quelques minutes plus tard, je reçois un nouveau message. J’arrête mon chariot et je me saisis de mon portable.

« Pas de souci, tu peux payer en plusieurs fois. Est-ce que ça veut dire que tu acceptes que je te coach ? J’espère que mon message ne t’a pas dérangé. »

En attendant l’ascenseur, je lui réponds

« Oui, je veux bien que tu me coaches. Pour le message, ça ne m’a pas dérangé. »

« Quand es-tu libre pour qu’on se fasse une séance ? »

« Tous les jours. Aujourd’hui, j’ai des courbatures. »

« Ça veut dire que tu as bien travaillé hier, ça passera. Mardi prochain à 10 heures, tu es libre. »

« Pour l’instant, je n’ai rien de prévu. »

« Maintenant, si tu as une séance de prévue à cette heure. »

« OK ! J’y serais. »

« Bien, je te laisse. À mardi. »

« À mardi. »

Je mets mon portable dans ma poche, et je retourne enfin dans la salle de pause. Pendant le temps qui reste, je discute avec ma collègue de travail.

Le samedi vers 13 heures, je prends la direction de chez mes parents qui habitent à Porspoder.

Alors que je place mes affaires dans le coffre de ma Clio, mon portable émet un bip. J’attends d’être dans la voiture pour lire le message.

« Bonjour, je suis désolé de vous déranger, j’ai eu votre numéro avec Valentin. Je me prénomme Kathy. Je suis également coach sportif. Je voudrais savoir si vous êtes intéressé pour un coaching avec moi. Mes tarifs sont de 500 € pour trois mois. »

Je lui réponds directement.

« Bonjour, enchanté. J’ai le regret de vous répondre non. »

Je trouve bizarre que Valentin ait donné mon numéro à une collègue. Pour être sûr que c’est bien lui, je lui envoie un message.

« Bonjour, juste pour être sûr, est-ce que tu as

donné mon numéro à une certaine Kathy ? »

Je n’attends pas sa réponse pour prendre la route.

À peine, arriver que j’aie posé mes affaires dans ma chambre, ma mère me propose d’aller se balader, je n’ai pas spécialement envie, mais j’accepte d’y aller. Je jette un rapide coup d’œil à mon portable, aucune réponse. Nous allions nous promener sur la dune. Mes parents habitent à environ 500 mètres de la plage. Mon père refuse de venir avec nous. D’habitude, il vient avec nous. En chemin, ma mère et moi parlons.

  • Comment ça va le travail ? me demande ma mère.
  • Très bien, je me sens super bien, il y a une bonne ambiance.
  • Est-ce que tu as repris le sport ?
  • Oui, je fais du yoga le lundi après-midi et je me suis inscrite dans une salle de sport cette semaine. Ça me coûte 24,99 euros.
  • Est-ce que tu t’en sors financièrement ?
  • Bien sûr, ne t’inquiète pas, je fais attention.
  • Si tu as besoin d’aide, n’hésite pas à nous le dire.
  •  

Nous marchons pendant environ 1 heure. Dès que nous sommes rentrées, je suis allée vérifier si Valentin m’avait répondu. C’est le cas.

« Bonjour, pour ta question, je n’ai pas donné ton numéro à ma collègue. Je vais lui poser la question pour savoir comment elle a pu l’avoir. »

Alors que j’hésite à répliquer, je reçois un nouveau message.

« Bonjour, je voulais juste te dire de ne pas tourner autour de Valentin. Il est à moi. Ne lui parle pas. Jeudi, il s’est montré gentil avec toi, mais je sais qu’il n’a pas aimé te coacher. Il t’a trouvée nulle. »

Qui est-elle pour me dire ça ? Après la séance, Valentin m’a félicité et m’a dit que j’avais de bonnes bases. Je ne vois pas pourquoi il m’aurait menti. Je ne vois pas pourquoi elle me dit qu’elle et Valentin sont en couple, il ne m’intéresse pas. Alors oui, je l’ai trouvé séduisant, mais ça en reste là. Le lendemain soir, je rentre chez moi.

Durant la journée du lundi, je me rends à mon cours de yoga et je me rends au travail. Pendant tout ce last de temps, je n’arrête pas de penser à la séance qui m’attend le lendemain. Le soir même, je mets mon réveil à sonner pour 7 heures 30. Ça me permettra d’être bien réveillé et d’y aller à pied jusqu’à la salle si le temps le permet.

Le lendemain matin, en ouvrant les volets, je remarque que la météo va être ensoleillée. Au fond de moi, je suis contente, car marcher jusqu’à la salle me fera un petit échauffement. Je décide d’aller prendre une douche avant de prendre mon petit-déjeuner. Pour le petit-déjeuner, je prends du fromage blanc avec céréale du thé et jus d’orange. Dès que j’ai fini de manger et de préparer mon sac, je sors de chez moi et prends la direction de la salle de sport. J’arrive à la salle au bout d’environ 30 minutes. Quand je suis dans le hall, je prends une grande inspiration et je franchis le portique. Je vais déposer mon sac dans un casier, je prends la gourde, ma serviette. Je retourne vers l’entrée et j’attends Valentin. Je jette un œil vers les machines, un homme s’approche de moi.

  •  
  •  
  • C’est la première fois que tu viens à la salle, me demande l’homme.
  • Oui et non. J’ai fait une séance avec un coach la semaine dernière pour qu’il me montre les machines.
  • Je vois. Je m’appelle Nabil. Si tu le désires, je peux te montrer les mouvements sur certaines machines.
  • Mon nom est Estelle. J’attends Valentin Vuillaume.
  • OK ! Si tu as besoin de conseils, n’hésite pas à me le faire savoir.
  • Merci, mais pour l’instant, je compte venir qu’une fois par semaine.
  • Pas de soucis, si tu veux en attendant Valentin, tu peux commencer à t’échauffer en faisant du rameur.
  • Ça ira, j’ai fait de la marche pour venir.

Au loin, j’aperçois Valentin arrivé.

  • Bonjour, Estelle. Je suis désolé pour le retard.
  • Pas de problème, ça ne fait pas longtemps que je suis arrivée.
  • Bien, laisse-moi quelques minutes, je vais déposer ceci, dit-il en montrant une boîte.

J’acquiesce. Valentin rentre dans une pièce que je suppose être la salle de pause. Mon rêve me revient comme un boulet de canon. Quelques secondes plus tard, Valentin revient.

  • Est-ce que tu t’es échauffé ? me demande-t-il.
  • Oui, je suis venu à pied.
  • Très bien ça. Je dois te donner mon RIB pour que tu puisses faire le virement.
  • Bien sûr.
  • Par rapport à ton message que tu m’as envoyé, tu es sûr que c’est Kathy qui t’a écrit.
  • Elle a écrit son prénom dessus alors oui. Elle se propose de me coacher.
  • Je vois, je verrais avec elle après. Pour te rassurer, ce n’est pas moi qui lui ai fourni ton numéro. Elle a dû le trouver sur mon portable. On est amis, mais ici on est rivaux.

Étrange, Kathy m’a écrit qu’ils étaient en couple et pour Valentin, ils sont juste amis.

  • On va commencer par la Leg Press. Tu te souviens du mouvement.
  • Je crois que oui.

Valentin règle tout ce qu’il faut sur la machine.

  • Avant de débuter, tu vas me faire une petite série de squat. C’est pour chauffer un peu les muscles avant.

Je fais ce qu’il me dit. Après, je m’installe sur la chaise.

  • J’ai mis 4,5 kg pour commencer, me dit Valentin. Tu commences quand tu te sens prête.

Je place mes pieds sur le plateau.

  • Mets les plus hauts.

Je corrige le placement des pieds et commence l’exercice. Au bout d’environ dix répétitions, j’arrête.

  • Tu te débrouilles plutôt bien, me félicites Valentin. Essaie de descendre un peu plus bas.

Je fais trois autres séries. À la fin, Valentin annonce.

  • Je pense qu’on pourra augmenter la charge la prochaine fois.

Après il me montre la machine à adducteur. Il me montre le mouvement.

  • Est-ce que c’est bon pour toi ?
  • Oui, ce n’est pas compliqué.

Comme pour le premier exercice, je fais quatre séries de 4,5 kg.

  • Tu te débrouilles plutôt bien, me félicites Valentin.

Dès que j’ai fini, il me fait faire des fentes marcher. Pendant encore une vingtaine de minutes, je fais deux nouveaux exercices. À la fin de l’heure, Valentin me donne son RIB.

  • Pour ce mois-ci, c’est 160 euros. Est-ce que c’est bon pour toi ?
  •  
  • On se voit mardi prochain ou tu veux qu’on fasse une autre séance avant.
  • Non, mardi prochain.
  • Pas de soucis. N’hésite pas à venir même si l’on ne se voit pas.
  • Je verrais si je viens un autre jour.

Pour me dire au revoir, Valentin me fait la bise. Juste après, je récupère mon sac dans le casier. Au moment où je m’approche de la sortie, je reconnais Nabil.

  • Alors, comment ça s’est passé ?
  • Plutôt bien, je vais avoir des courbatures demain.
  • Bois beaucoup d’eau, ça va permettre à tes muscles de récupérer plus vite et diminuer les courbatures.
  • Merci du conseil.
  • À ton service. Je peux te poser une question.
  • Bien sûr.
  • Pourquoi avoir choisi Valentin ?
  • C’est Valentin qui m’a téléphoné en premier. Pourquoi ça dérange quelqu’un que Valentin me coach ?
  • Non, c’est juste que c’est rare que le voir coacher une jeune femme.
  • Je ne comprends pas ce que tu racontes.
  • Disons que Kathy surveille beaucoup les élèves de Valentin. Le plus souvent, quand il coache une jeune femme, elle la récupère assez vite. Si tu veux, on peut continuer cette conversation autour d’un verre.
  • Tu n’es pas en train de me draguer.
  • Je te rassure tout de suite, non. J’ai envie de faire ta connaissance.
  • Alors avec plaisir, mais un autre jour.
  •  
  • Je suis libre après 14 heures.
  • Je t’envoie l’adresse du bar dans la journée. Il faut que j’aille.

Je lui donne mon numéro et il me donne le sien et Nabil part, j’aperçois Valentin sortir de la pièce privée.

  • Je pensais que tu étais parti, me dit-il en me regardant.
  • J’allais partir, je suis restée discuter avec Nabil.

En voyant Kathy arriver, je pars. En me retournant, j’aperçois que Kathy a une main posée sur le bras de Valentin. Quand elle tourne son visage, elle me lance un regard haineux. Si elle avait des pistolets à la place des yeux, je serais morte. Alors que je suis dehors en train de marcher pour rentrer chez moi, mon portable émet un bip. Comme je n’ai pas encore effacé son numéro, je sais que c’est Kathy qui m’écrit.

« Je t’ai prévenu une fois, ça n’a pas suffi. Alors, je te le redis, ne t’approche pas de mon Valentin. ? »

Je ne prends même pas la peine de lui répondre, il faut qu’elle arrête. Je ne vais pas le lui prendre, je n’ai jamais touché à un homme qui est déjà en couple, même si l’homme est charmant et sexy. De plus, j’ai l’impression que Nabil flirte avec moi. Pendant que nous parlons, j’ai pu le regarder, Nabil et beau et attirant, Valentin est beaucoup plus musclé et plus séduisant. Je secoue la tête, il faut vraiment que j’arrête d’y penser, Valentin est chaise gardée.

Alors que je vais à l’école pour travailler, mon portable se met à sonner. En le sortant de ma poche, je vois le nom de Nabil s’afficher. Au lieu de me donner l’adresse du bar par écrit, il m’appelle. Je lui réponds tout en continuant à marcher.

  • Allô.
  • Re-bonjour, j’espère que ça ne te dérange pas que je t’appelle
  • Non, mais je n’ai pas beaucoup de temps, je vais au boulot.
  • C’est juste pour te donner le nom du bar.
  • Je t’écoute.
  • Le Cas Havana.
  • Je vois où il se trouve.
  • Alors à demain.
  • À demain.
  • Bon courage pour le travail.
  •  

Je bosse pendant 2 heures. Quand je suis enfin chez moi, je commence à ressentir des courbatures dues à mes exercices de ce matin. La fatigue commence aussi à se faire sentir. J’essaie de regarder la télé, mais rapidement, je sens que mes yeux se ferment. Je décide d’aller dormir.

Chapitre n° 3

 

Le lendemain, vers 14 heures 20, je rentre chez moi. Je dois déposer mes affaires de travail et aussi prendre du liquide. Bien sûr, je fais confiance à mes collègues, mais comme je n’ai pas de casier, je ne préfère pas apporter mon argent ni ma carte bancaire au boulot. De plus, le bar où Nabil m’a donné rendez-vous n’est pas loin de chez moi.

Pour ce rendez-vous, je me suis changée, j’ai enfilé une jupe noire et un t-shirt blanc avec une veste en jean. Nous sommes fin septembre, mais j’ai envie que Nabil me voie habillé autrement. Pour tout dire, je ne sais pas si je suis prête à avoir une nouvelle relation avec un homme, mais je veux essayer.

Quand j’arrive au bar, Nabil est déjà là. Il est en jogging. Je m’approche de lui.

  • Bonjour, désolée pour le retard, dis-je.
  • Ne t’inquiète pas, j’étais en avance.
  • Nous rentrons dans le bar. Il y a de la musique latino. En même temps, c’est normal, c’est un bar Tapas latino-américain. Nous, nous assoyons à une table.
  • Qu’est-ce que tu veux boire ? me demande Nabil.
  • Une bière brune, répondis-je après avoir réfléchi quelques secondes.
  • Je reviens, je vais aller commander.

Nabil se lève, va au comptoir. D’où je suis, je le regarde passer commande. Il revient vers notre table. Avant de s’asseoir, il pose mon verre devant moi.

  •  
  • De rien, c’est normal.

Il s’assoit en face de moi.

  • Alors qu’est-ce que tu fais dans la vie à part aller à la salle de sport ? l’interrogé-je.
  • Je ne peux pas dire que j’ai vraiment un emploi.
  • Je ne comprends pas.
  • Je me suis mal exprimé. Je n’ai pas d’emploi fixe, l’agence d’intérim m’appelle pour des missions. En ce moment, il n’y a rien.
  • Ça ne doit pas être facile tout le temps.
  • Non, mais j’ai des économies et je touche le RSA.
  • Tu n’aimerais pas avoir un travail stable.
  • Je suis bien comme ça. Et toi, que fais-tu comme travail ?
  • Je suis remplaçante à la mairie pour faire agent d’entretien dans les écoles primaires et maternelles.
  • Au fait, c’est comme moi, tu dois attendre qu’il y ait quelqu’un absent pour bosser.
  • C’est vrai, mais je suis à l’école des quatre moulins jusqu’à juillet. Je travaille 2 heures par jour. Ce n’est pas beaucoup, ça me suffit pour l’instant.
  • Je vois.

Pendant plusieurs minutes, nous ne parlons plus.

  • Est-ce que tu as pris un coach quand tu as commencé à la salle ? demandé-je, après avoir bu une gorgée de ma bière.
  • Non, mais Annick m’a beaucoup aidée au début, en m’apprenant les mouvements.
  • Kathy et Valentin ne t’ont pas épaulé.
  • Kathy n’a jamais eu un regard pour moi, avoue-t-il tristement. Valentin, il vient d’arriver, il remplace Annick qui est partie à Strasbourg. Si ce n’est pas indiscret, pourquoi en avoir pris un ?
  • C’est la première fois que j’ose franchir une porte d’une salle de sport. Je n’y connais pas grand-chose. Je me connais assez pour dire que si je suis seule, je me démoraliserais rapidement.
  • Je vois pourquoi ne pas en faire au moins deux séances par semaine.
  • C’est trop cher pour moi.
  • Donc c’est une question d’argent.
  • Oui, mais aussi de motivation.
  • Je te propose une chose, tu n’es pas obligé d’accepter.
  • Je t’écoute.
  • Je veux bien être celui qui te motive pour ta deuxième session de la semaine.
  • Pourquoi ferais-tu ça ?
  • J’aime aider les gens qui démarrent. Tu as osé franchir la porte de la salle, c’est déjà un bon début. Je sais qu’on s’est rencontré seulement hier, mais j’ai envie d’apprendre à te connaître.
  • Tu me laisses y réfléchir.
  • Bien sûr. Je dois t’avouer une chose.
  • Quoi, donc ?
  • Je me demande en combien de temps Kathy va réussir à t’avoir comme élève.
  • Elle peut toujours essayer, je suis plutôt quelqu’un de têtu.
  • OK ! Si tu as des vues sur Valentin, tu peux faire une croix sur lui. Il est en couple avec Kathy.
  • Comment le sais-tu ? Il m’a dit qu’ils étaient simplement amis.
  • Il suffit de voir comment elle le regarde.
  • Et, comment le regarde-t-elle ?
  • Avec des yeux amoureux.
  • OK ! Tu ne serais pas amoureux d’elle par hasard.
  • Moi, non.
  • Tu peux me le dire, je ne le répéterais à personne.
  • J’avoue, je suis amoureux d’elle depuis la première fois que je l’ai vu. Elle ne m’a jamais calculé.
  • Pourquoi ne fais-tu pas le premier pas ?
  • Je n’ose pas.
  • Pourtant tu es venu me parler.
  • Oui, mais tu l’as vu, elle a un corps aguichant. Toi, tu es ravissante.
  • Donc si je comprends bien, tu ne me trouves pas attirante.
  • Je n’ai pas voulu dire ça. Tu es belle, séduisante, mais à mes yeux Kathy a quelque chose de plus. Je ne pourrais pas dire ce que c’est. Attends, tu pensais que c’était un rendez-vous amoureux.
  • Je pensais que tu flirtais avec moi.
  • Je suis désolé de t’avoir laissé croire ça.
  • Ne t’excuse pas, c’est moi, je n’aurais jamais dû le voir comme ça. La vérité, c’est que tu es le premier homme qui vient me parler depuis ma séparation avec mon ex. En tout cas, je te souhaite bonne chance avec Kathy, tu vas en avoir besoin.
  • J’arriverais bien un jour. Tu m’as bien dit que pour Valentin, ils sont simplement amis.
  • Oui, c’est ce qu’il m’a dit ce matin.
  • Peut-être qu’ils se sont disputés.
  • Tu m’as bien dit que Valentin vient d’arriver en ville.
  • Il ne s’est pas passé une semaine pour qu’ils se mettent en couple, c’est comme s’ils avaient eu le coup de foudre. Tu vois ce que je veux dire.

J’acquiesce.

  • Ce matin, quand tu es parti, Valentin sortait du bureau, on a discuté quelques secondes et Kathy est arrivée immédiatement. Je suis sortie juste quelques secondes après et au moment où je me suis retourné elle avait sa main sur lui. Je ne peux pas te dire s’il lui a rendu son geste. De plus, elle m’a regardée d’un air haineux. Si des pistolets étaient à la place de ses yeux, je serais morte.
  • Honnêtement, comment me trouves-tu physiquement ?
  • Tu es séduisant, beau.
  • Et Valentin ?
  • Il est canon, sexy, athlétique. Il a des yeux bleus sublimes…
  • Stop ! Tu ne serais pas sur le charme de Valentin.
  • Non !
  • Attends, tu l’as bien regardé. Tu l’as vu seulement deux fois et tu as remarqué ses yeux.
  • Bon, d’accord, il ne me laisse pas insensible, mais ce n’est pas un homme pour moi. Je ne touche pas aux hommes des autres.
  • Je vois.

Nabil boit une gorgée de sa bière puis dès qu’il pose son verre, il me regarde d’un air mystérieux.

  • Quoi ?
  • Tu vas me prendre pour un fou, mais je viens d’avoir une idée.
  • Ah ! Laquelle ?
  • J’aime Kathy et Valentin te plaît. On pourrait les rendre jaloux.
  • Je te l’ai dit, je ne pique pas les hommes des autres. En plus, on vient de faire connaissance.
  • Je sais bien, regarde Kathy et Valentin, ils sont ensemble alors qu’ils se connaissent seulement depuis peu. Je suis sûr que si Kathy aperçoit que Valentin ne te quitte pas des yeux, elle me remarquera.
  • Pour moi, ce n’est pas une bonne idée, ça risque de nous retomber dessus.
  • Ne t’inquiète pas pour ça. Je te l’ai dit, je te trouve belle et attirante. Franchement, si je n’étais pas amoureux de Kathy, j’aurais très bien pu tomber amoureux de toi.
  • Tu dis ça juste pour que j’accepte.
  • Non, je le pense réellement.
  • Tu n’as pas peur que les vrais sentiments se mélangent.
  • Aucun risque. Aller, accepte. Dis-toi que si ça ne fonctionne pas, on rigolera.
  • Je suis désolée, non.
  • Comme tu veux et pour ce qu’il est de faire au moins une séance par semaine ensemble ?
  • Je suis d’accord, mais la semaine prochaine.
  • OK, on peut se voir le jeudi dans la matinée vers 10 heures.
  • Pas de soucis pour moi.

Une vingtaine de minutes plus tard, nous partons chacun de son côté.

Durant la journée du jeudi, je repense à ce que Nabil m’a proposé. C’est vrai que ça peut fonctionner, mais aussi se retourner contre nous.

Le vendredi matin, alors que je suis en train de faire le ménage chez moi en musique, j’entends mon portable émettre un bip. J’aurais pu lire immédiatement le message que j’ai reçu, mais je préfère finir ce que je fais. De toute façon, si c’était urgent la personne m’aurait téléphoné.

C’est seulement après avoir fini tout le ménage puis être habillé que je lis le message. En touchant l’écran, je vois que je n’ai pas qu’un message, mais trois messages de personnes différentes qui sont Valentin, Nabil et Kathy.

« Bonjour ! Estelle, je voulais te demander pardon pour mercredi. Je n’aurais jamais dû te demander de m’aider. Tu as raison, on ne peut pas obliger quelqu’un de nous remarquer. Ça fait deux ans que je vais à la salle et Kathy ne m’a jamais regardé. Ce n’est pas maintenant qu’elle le fera. »

Avant de lui répondre, je lis celui de Valentin.

« Bonjour, Estelle. Je viens prendre de tes nouvelles. Comment te sens-tu après ta première séance ? À mardi. »

Avec inquiétude, j’ouvre le message de Kathy.

« Tu n’as pas intérêt à revenir à la salle sauf si c’est moi ta coach. »

Je ne la comprends pas, elle ne peut pas m’interdire de faire du sport. Mardi, Valentin m’a juste coaché et après il m’a parlé deux secondes. Si elle continue, je vais devoir en parler à Valentin. Je ne veux pas créer de problème dans leur couple. Dans un premier temps, je réponds à Nabil.

« Bonjour, pas de soucis. Tu sais, tu devrais essayer

d’aller lui parler. Tu es bien venu discuter avec moi. »

Puis je réponds à Valentin.

« Bonjour, merci de prendre de mes nouvelles.

Je vais bien. À mardi. »

Enfin, j’écris à Kathy.

« Bonjour, pouvez-vous arrêter de me menacer ?

Il n’y a rien entre Valentin et moi. J’ai compris que

vous êtes ensemble, je n’ai jamais brisé un couple,

je ne vais pas commencer à le faire. Vous ne pouvez

pas m’empêcher d’aller à la salle. »

Pendant que je répondais à Kathy, j’ai reçu mes réponses de Valentin et de Nabil.

« Je ne sais pas pourquoi je n’y arrive pas. À chaque fois que je m’approche d’elle aucun son de sort de ma bouche. »

Je lis ensuite la réponse de Valentin.

« De rien, c’est normal. Je prends soin de mes élèves. »

Juste au moment où je finis de lire le message, je reçois une réponse de Kathy.

« Sache que j’ai toujours réussi à voir ce que je veux. Il me suffit de parler à la direction et leur dire que tu es responsable d’un manque de respect du matériel ou autre chose. Si j’étais toi, je réfléchirais à deux fois avant de revenir. »

Je me demande ce que Nabil lui trouve et ce que Valentin fait avec elle. Pendant l’après-midi, je réfléchis si je dois prévenir Valentin pour ce que Kathy fait derrière son dos et aussi à Nabil. Au fond de moi, j’aimerais l’aider, mais je ne vois pas comment faire. De plus, oui, je trouve Valentin séduisant, sexy, mais je ne suis même pas sûr que c’est vraiment de l’amour. Je peux très bien me tromper comme je l’ai fait avec Nabil mercredi. De toute façon depuis que je me suis fait larguer par Alfonso, je ne prends plus de décisions sans réfléchir avant.

Chapitre n° 4

 

Quand arrive le dimanche vers 10 heures 30, j’envoie un message à Nabil.

« Bonsoir, je suis désolée de te déranger un

dimanche. Je t’écris avant de changer

d’avis, j’accepte de jouer ta petite amie. »

Je n’attends pas sa réponse et je rejoins mes parents dans la véranda. Pour la rejoindre, il faut traverser le couloir puis la porte qui mène à la cuisine. En rentrant dans la cuisine, je sens une bonne odeur.

  • Qu’est-ce que c’est ? interrogé-je ma mère.
  • Je fais de la sauce roquefort pour aller avec le rôti de porc, me répond-t-elle.
  • Ça sent très bon. Est-ce que tu as besoin d’aide ?
  • Il faudrait faire les frites.
  • Je m’y mets tout de suite.

Je ressors de la cuisine puis ouvre la porte du cellier qu’il se trouve juste à côté, je prends le panier à pomme de terre, retourne à la cuisine. Environ une dizaine de minutes plus tard, j’ai fini. Après ça, je prépare l’apéritif. Quand tout est prêt, mes parents et moi prenons l’apéro devant la télé. Mes parents aiment regarder le jeu sur TF1 « les douze coups du midi. » Personnellement, je n’aime pas spécialement, mais je regarde quand même. À la publicité, mon père change de chaîne pour mettre France deux où le jeu « tout le monde veut prendre sa place » est diffusé. Quand le jeu sur TF1 est fini, mon père remet sur France deux pour la fin de l’autre jeu et aussi pour regarder les informations. Pendant les informations, nous changeons de place, nous allons dans la salle à manger. Bon, elle se trouve dans la véranda aussi. Nous mangeons en entrée une salade du pêcheur et le rôti de porc avec les frites que j’ai préparées et la sauce roquefort. À la fin du repas, j’aide à débarrasser la table. Quand tout est rangé, je vais dans ma chambre.

C’est seulement à 15 heures que je reçois la réponse de Nabil. Je suis en train de me préparer pour aller au lit.

« Bonjour, j’en suis heureux. Qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ? Il faudra qu’on se mette d’accord sur notre histoire pour qu’elle tienne la route. On peut se voir ce soir, si tu es libre. »

Je lui réponds immédiatement.

« J’ai juste envie de t’aider. Je rentre chez moi vers 18 heures. »

« OK, voici mon adresse : 3 rue des fleurs. Viens quand tu peux. »

En lissant son adresse, je m’aperçois qu’il n’habite pas loin de chez moi. J’aurais le temps de déposer mes affaires avant d’aller chez lui.

« C’est noté, à tout à l’heure. »

« À tout à l’heure. »

Juste avant que je pose de nouveau mon portable sur mon lit, il vibre de nouveau. Je jette vite fait un œil, c’est Valentin.

« Estelle, je sais que c’est inattendu, mais j’aimerais t’inviter à boire un verre entre amis. Bien sûr si tu es libre. »

Je lui réponds assez sèchement.

« Je ne suis pas libre pour aller boire un verre ni pour autre chose. »

Je commence à ranger mes affaires pour repartir chez moi. Il me reste encore un peu plus d’une heure. Rapidement, mon portable vibre, je jette un œil.

« Il doit avoir un malentendu. Je te proposais juste d’aller boire un verre sans arrière-pensées. »

« Qu’est-ce que ta femme pensera si elle te voit avec une autre ? »

« Je ne sais pas d’où tu sors ça, je suis célibataire. »

Je lui réponds froidement.

« C’est ce que tous les hommes disent pour draguer une femme. »

« Je ne suis pas un homme comme ça. Je respecte trop les femmes pour leur faire du mal. »

Je ne lui réponds pas, car ma mère m’appelle pour le goûter. Je commence à penser que Kathy ment et que Valentin est célibataire. Non ! Je dois arrêter d’y penser, ils sont vraiment ensemble. Valentin veut juste s’amuser avec moi. Après le goûter, je prends ce que ma mère m’a préparé. Chaque week-end, je ramène les restes, mes parents m’achètent aussi un plat pour le dimanche soir. Aujourd’hui, j’ai droit à une part de lasagne. Quand ma glacière est prête puis que j’ai mis mes chaussures et que j’ai rangé mes affaires dans ma voiture, je quitte la maison de mes parents. Comme chaque dimanche, je me dis que ça serait bien que j’arrête de venir chez eux tous les week-ends.

J’arrive à Brest vers 17 heures 20, j’ai encore le temps de ranger mes affaires, d’adresser un message à mes parents pour les prévenir que je suis bien rentrée. Cette fois-ci, je décide de me mettre en jean et t-shirt avec un pull noir. Dès que je suis prête, je prends la direction de chez Nabil. Arriver en bas de l’immeuble, je lui envoie un message.

« Je suis en bas. »

« J’arrive pour t’ouvrir. »

En l’attendant, je relis le message de Valentin. Au moment où je vais lui répondre, Nabil ouvre la porte.

  • Rentre, me dit-il.

Je rentre et il referme la porte. Il me conduit jusqu’au premier étage. Il ouvre la porte d’entrée. Il m’emmène jusqu’à la salle à manger qui est juste sur la gauche de l’entrée. Il m’invite à m’asseoir autour de la table.

  • Est-ce que tu veux quelque chose à boire ?
  • Une bière si tu en as, mais sinon de l’eau, ça m’ira très bien, répondis-je.
  • Je vais te chercher ça.

Nabil part, il va sûrement à la cuisine. Pendant son absence, je jette un regard autour de moi. Il y a un petit balcon, la pièce est bien éclairée. Le salon est sur ma gauche. En revanche, ça manque d’un peu de déco. Nabil revient avec deux bières qu’il pose sur la table, va prendre deux verres dans le meuble de la salle à manger.

Un silence s’abat entre nous.

  • Alors, comment fait-on ? finis-je, par demander.
  • Je n’en ai aucune idée, répond Nabil.
  • Attends, c’est toi qui as eu l’idée qu’on forme un couple pour rendre jalouse Kathy ! m’écrié-je.
  • Je sais.

Tout en buvant une gorgée de ma bière, je réfléchis.

  • Bon, écoute, si l’on nous pose la question, on peut dire qu’on s’est échangé nos numéros puis qu’on s’est revu plusieurs fois. C’était comme une évidence, on a commencé à sortir ensemble dès aujourd’hui.
  • Ça me va, mais il faudrait qu’on fasse des séances au même moment.
  • Ma prochaine séance est mardi matin.
  • Avec Valentin ?
  • À quelle heure ?
  • 10 heures.
  • Je serais là.
  • OK ! Il faudrait un jour où l’on s’entraîne ensemble.
  • Le jeudi.
  • Va pour le jeudi.
  • Est-ce que je pourrais t’embrasser ? C’est pour faire plus vrai.
  • On verra ça plus tard. Je veux bien t’aider à rendre jalouse Kathy, ne pousse pas trop loin le bouchon.
  • OK, désolé. Je peux au moins te tenir la main.
  • Ne t’excuse pas, c’est juste que je ne suis pas encore à l’aise sur le fait de faire semblant d’être ensemble.
  • Je te comprends. Pour le baiser ou autres choses, on verra au fur et à mesure et aussi sur le moment, qui sait peut-être que ça viendra tout naturellement.
  • Je dois rentrer, dis-je en regardant l’heure sur mon portable.
  • Tu peux rester dîner avec moi.
  • Mon repas est déjà prêt. Ça sera pour un autre jour.
  • Avec plaisir.

Nabil me raccompagne jusqu’à la porte d’entrée, nous disions au revoir et je prends la direction de chez moi.

Le lundi, je ne reçois aucun message de Kathy, elle a dû finir par comprendre que je ne suis pas là pour briser son couple. En revanche, j’ai un pincement au cœur, car Nabil ni Valentin ne m’ont écrit. Le premier a dû être appelé pour un travail et le deuxième soit il est occupé ou bien sa femme ne l’a pas quitté une seconde. Le soir, j’hésite à envoyer un message à Valentin pour m’excuser, mais je ne le fais pas. De toute façon, je le vois demain.

Le mardi arrive assez rapidement, à 9 heures, je reçois un message de Nabil.

« Bonjour, tu arrives vers quelle heure à la salle ? »

« Bonjour, vers 9 heures 50. Je viens à pied. »

« OK, je t’attendrais en bas des escaliers. »

Dès que je suis enfin prête, je sors de mon appartement et prends la direction de la salle. Tout en marchant, je mets en fonctionnement mon MP3.

Après environ une trentaine de minutes de marche, j’arrive enfin à côté de la salle. Nabil est appuyé contre l’escalier. Nous, nous faisons la bise.

  • Prête ?
  • Pour m’entraîner oui, pour l’autre chose, pas trop, je n’arrête pas de me dire que c’est une mauvaise idée.
  • Ne t’inquiète pas, tout ira bien.

Nabil ouvre la porte. Chacun à son tour, nous passions le portique. Dès qu’il me rejoint, Nabil se saisit de ma main. Doucement, il me fait signe de la tête. J’aperçois Valentin qui nous regarde. Nous allons déposer nos sacs dans les casiers.

De l’œil, je vois Valentin arriver vers nous.

  •  
  • Est-ce que tu es prête ? me demande Valentin en me regardant.
  • Oui, j’arrive.
  • Bonjour, Valentin.
  • Bonjour, Nabil, lui répond-il tout en ne me quittant pas des yeux.
  • Je te retrouve quand tu as terminé, me chuchote Nabil.

En silence, je suis Valentin.

  • Tu vas me faire 5 minutes de rameur, me lance-t-il.

J’acquiesce.

Pendant tout le temps où je fais du rameur, aucun de nous ne parle.

  • Écoute, je suis désolé pour mon message, souffle Valentin.
  • Ne t’excuse pas, c’est moi, je n’aurais jamais dû te répondre comme je l’ai fait.
  • Excuse acceptée. Mais je te promets que c’était juste une proposition d’un ami. J’aimerais qu’on apprenne à se connaître.
  • Je ne pense pas que ça soit une bonne idée. Je ne veux pas briser ton couple.
  • Je suis célibataire, même si j’étais avec quelqu’un, elle n’aurait pas son mot à dire. Ça ne fait même pas un mois que je suis arrivé à Brest. Je cherche à me faire des amis. Je ne veux pas te forcer, je pensais qu’on pouvait devenir amis.
  • Je vais y réfléchir, mais je ne pense pas que mon petit ami accepte que je voie un autre homme.
  • Pas de soucis, il peut venir aussi.
  • Je lui en parlerais.
  • Maintenant, on va vraiment commencer la séance. Est-ce que tu as prévu de venir un autre jour ?
  • Oui, jeudi matin. Justement, je vais m’entraîner avec Nabil qui est mon petit ami depuis peu.
  • Je vois.

J’ai envie de lui dire que c’est faux, mais les mots restent coincés dans ma gorge. Nous arrêtons de discuter, Valentin me montre le premier exercice. Pendant près d’une heure, j’enchaîne les exercices. À la fin, je suis en sueur.

  • On se voit mardi prochain à la même heure ? me demande Valentin.
  •  

Il m’accompagne jusqu’aux casiers. Nabil arrive quelques secondes plus tard.

  • Tu as fini ? me demande Nabil.
  • Oui, mais tu pouvais continuer.
  • Ne t’inquiète pas, j’avais fini.

Nous, nous disions au revoir à Valentin et partons. J’ai le temps de voir Kathy s’approcher de Valentin.

  • Alors comment ça s’est passé ? Je vous ai vu discuter un moment.
  • Il m’expliquait comment faire bien du rameur et aussi il voulait m’inviter à boire un verre. Je lui ai répondu que je devais voir avec toi. Du coup, il t’invite aussi.
  • Je vois. Il ne se comporte pas comme s’il était en couple. Est-ce que Kathy sera là aussi ?
  • Aucune idée, il m’a dit qu’il était célibataire et qu’il voulait juste se faire des amis. Ce n’est pas tout, je n’en ai pas encore parlé à Valentin, mais Kathy m’écrit et ce n’est pas pour me dire des choses gentilles. Elle me menace de me faire virer de la salle de sport si je continue le coaching avec Valentin.
  • Non, elle ne ferait jamais ça. Tu dois te tromper.
  • Nabil, je te jure que c’est la vérité, si tu ne me crois pas, j’ai encore les messages qu’elle m’a envoyés depuis la semaine dernière.
  • Non !

Comme nous sommes arrivés en bas de l’escalier, je dis au revoir à Nabil qui ne me retient pas. Mon portable émet un bip. Je regarde qui m’envoie un message, c’est Valentin.

« J’ai dû mal à vous imaginer, en couple. »

« C’est tout récent, après mardi dernier, nous

sommes vus plusieurs fois et dimanche nous

sommes embrassés pour la première fois. »

Bon, pour le baiser, c’est faux, mais ça fait plus réel. Je n’ai même pas le temps de ranger mon portable dans ma poche qu’il sonne de nouveau. C’est la réponse de Valentin.

« OK ! Je sais que tu penses que je suis avec quelqu’un, mais c’est faux. Je suis bien célibataire, je ne compte pas me mettre en couple sauf si la femme me plaît et ressent la même chose que moi. J’ai trop souffert par le passé. »

« Je ne pense pas que ta femme va accepter qu’on soit amis. »

« Combien de fois, dois-je te le dire, je n’ai pas de femme ? »

« Tu auras beau me le dire, j’aurais dû mal à te

croire. Moi aussi j’ai souffert par le passé et

je ne fais pas beaucoup confiance aux hommes. »

« Pourtant, tu fais confiance à Nabil. »

« C’est vrai, mais il ne me ment pas. »

« Je ne sais pas s’il te ment, mais crois-moi, je ne te mens pas. Je voulais aussi te féliciter de nouveau pour ta séance. Au fait, Nabil ne t’en veut pas de me parler en ce moment. »

« On s’est quitté en bas de l’escalier, mais pas fâché. »

« Il aurait pu te proposer de te ramener. »

« J’aime marcher, ça me fait du bien. »

« OK ! Je dois y aller. Ça m’a fait du bien de discuter avec toi. À mardi. »

Je ne lui réponds pas, mais ça m’a fait aussi du bien. Avec Nabil, nous parlons, mais il a tout de suite eu l’idée de m’utiliser pour rendre jalouse Kathy. C’est vrai que j’ai accepté, mais je n’arrive pas à me lâcher avec lui. Nos conversations tournent autour de ce plan idiot, alors qu’avec Valentin, j’arrive à avoir une discussion à peu près normale. Pendant que j’échangeais avec Valentin, Nabil m’a écrit.

« Est-ce qu’on peut se voir demain ? »

« À la même heure de la semaine dernière. »

« OK, viens chez moi. Voici le code 8612 ».

Pendant l’après-midi, je me repose. Après une bonne douche et être habillée, je vais au boulot. Ce n’est pas la première fois, mais je n’arrête pas de penser à Valentin. À mon retour chez moi, je mange des spaghettis à la carbonara. Juste après, je regarde le film « Volcano » vers 23 heures, je vais au lit.

Chapitre n° 5

 

Durant la nuit, je rêve de Valentin, mais aussi de Nabil. Dans mon rêve, nous sommes tous les trois à la salle de sport. Nabil et moi sommes à côté des casiers et nous parlons, du moins Nabil parle et je l’écoute.

  • Estelle, il faut que je t’avoue quelque chose.
  • Quoi, donc ? Ça ne peut pas attendre.
  • Non, si je ne te le dis pas maintenant, je vais le regretter. Ça fait plusieurs jours que j’y pense.
  • Je t’écoute.

Je le vois prendre une inspiration puis penche son visage vers le mien. Je sens ses lèvres se poser sur ma bouche, je le repousse.

  • Que fais-tu ? On n’a dit aucun baiser.
  • Je suis désolée, Estelle. Depuis qu’on a commencé à faire semblant de sortir ensemble, mes sentiments ont changé. C’est toi que j’aime et non Kathy.

Alors que Nabil va m’embrasser, de l’œil, j’aperçois Valentin s’approcher. Il tire sur le bras de Nabil et le pousse.

  • Que se passe-t-il ici ?
  • Rien, j’allais juste embrasser ma copine, lui répond Nabil.
  • D’après ce que j’ai vu, Estelle n’est pas d’accord.
  • Ça ne te regarde pas.

Sans le comprendre, Nabil saute sur Valentin et le frappe. Valentin lui redonne son coup en pleine figure.

  • Arrêtez ! m’écrié-je.

En m’entendant crier, plusieurs personnes viennent vers nous puis séparent Nabil et Valentin. Alors que Nabil part après s’être calmé, Valentin reste près de moi. Nous n’avions pas le temps de parler que Kathy arrive.

  • Que s’est-il passé ?
  • Rien, répond Valentin.

Comme je ne veux pas créer un autre problème, je me saisis de mon sac puis prends la direction de la sortie. Valentin me suit jusqu’à la porte.

  • Est-ce que ça va ?
  •  
  • Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi tu as refusé que Nabil t’embrasse ?

Juste avant que je lui réponde, je me réveille. Quand j’ouvre les yeux puis que je jette un œil à mon réveil, il est seulement 7 heures 30. Je ne sors pas immédiatement de mon lit. Alors, oui nous sommes mercredi et je commence à midi le travail, mais j’ai encore le temps. D’une main, je me saisis de mon portable poser sur la table de nuit. Tiens, ça clignote, j’ai reçu des notifications durant la nuit. J’appuie sur le bouton sur le côté pour allumer l’écran. J’ai reçu plusieurs messages, je déverrouille mon portable pour pouvoir lire les textos. Le premier provient de Valentin.

« Bonjour, juste pour savoir comment tu te sens ce matin. J’espère que ça ne te dérange pas. »

Le second de Nabil.

« Bonjour, je sais qu’on se voit cette après-midi, mais je voulais savoir comment tu allais. »

Le troisième est dernier, il est de Kathy. Je me demande ce qu’elle me veut encore. Avec appréhension, j’ouvre le message.

« Quand quelle langue dois-je te le dire ? Ne t’approche plus de mon Valentin. Je sais aussi que tu lui envoies des messages. »

Alors que d’habitude je n’aime pas répondre sous l’effet de la colère, j’écris à Kathy.

« Bonjour, Valentin ne m’intéresse pas, je sors avec

Nabil. L’amitié homme femme c’est possible. »

Avant que j’aie pu poser mon portable, il vibre de nouveau.

« Je ne crois pas à l’amitié homme femme. Je le redis, ne t’approche plus de mon mec, sinon je vais devoir me montrer encore plus méchante. »

Pour qui se prend-t-elle ? Je ne voulais pas créer de problème dans son couple, mais je vais devoir en parler avec Valentin pour qu’il lui dise d’arrêter et la rassurer.

Tout en restant dans mon lit, je réponds avant tout au message de Valentin.

« Bonjour, merci de prendre de mes nouvelles.

Je vais bien, merci. En revanche, je ne voulais

pas en arriver là, mais il faut que je te parle d’une

chose importante, mais pas par texto. »

Juste après je décide enfin de sortir du lit. Tout en prenant mon petit-déjeuner, je repense à mon rêve. C’est quand même bizarre, je rêve que Nabil me fasse une déclaration et Valentin vient à mon secours. J’espère que ce n’est pas un rêve prémonitoire. Pendant que je mange mon fromage blanc, mon portable vibre. C’est Valentin qui répond à mon texto.

« Tu m’inquiètes, Estelle. Si tu veux, on peut se voir ce matin chez moi. »

« Je ne préfère pas venir chez toi ni à la salle de sport. »

« OK, on peut se voir dans un bar ou autre part. »

« Est-ce que tu es libre ce matin, disons dans 1 heure ? Je te propose qu’on se retrouve au jardin des explorateurs. »

« Le temps que je regarde où il se trouve, je te rejoins. »

« OK à tout à l’heure. »

Je le vois vers 9 heures 30, ça me laisse le temps d’aller au travail après. Je finis de me préparer et je sors de chez moi pour aller jusqu’au jardin des explorateurs. En arrivant à côté de l’entrée, je ne vois pas Valentin. Bon, j’ai au moins 5 minutes d’avance. Pendant ce temps-là, je réfléchis à comment annoncer à Valentin que sa femme me menace, je fais les cent pas devant le portail.

  • Bonjour, dit la voix de Valentin. J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Mais je ne comprends pas pourquoi tu veux me voir et non Nabil.
  • Merci d’être venu. Nabil ne peut pas m’aider.
  • Dis-moi, que se passe-t-il ?
  • Ce n’est pas facile à le dire.
  • OK, prends ton temps.

Je respire un bon coup, me lance.

  • Ta femme n’arrête pas de m’envoyer des messages de menace.

Valentin me regarde d’un air étonné.

  • Je te le redis, je suis célibataire ! s’exclame Valentin.
  • C’est faux lit.

Je lui passe mon portable pour qu’il puisse voir par lui-même. Au fur et à mesure qu’il lit, son regard devient furieux.

  • Je comprends tout maintenant, m’informe-t-il. Kathy n’est pas ma femme, on est seulement collègue et ami. Depuis mon arrivée à Brest, elle me harcèle pour que je sorte avec elle. Je refuse tout le temps. Je te promets qu’il n’y a rien d’autre entre elle et moi.
  • Si c’est le cas, pourquoi me fait-elle croire que tu es son homme ?
  • Je ne sais pas, Estelle. Je vais lui parler aujourd’hui pour lui dire d’arrêter de te menacer.
  • Tu crois que ça l’arrêtera.
  • Honnêtement, je n’en sais rien. C’est pour ça que tu es parti quand Kathy est venue à côté de nous.

J’acquiesce.

  • Je vois. Maintenant que ce point est réglé, je dois résoudre d’autres choses.
  • Lesquels ?
  • En premier lieu, je t’ai coaché une à deux fois, j’ai trouvé que tu as de bonnes bases. Deuxième chose, pour Kathy, les personnes qui sont grosses ou un peu enveloppées n’ont pas leur place dans une salle de sport. Si je l’écoutais, il aurait seulement des hommes musclés avec un corps mince et des femmes avec un sublime corps mince. Je ne sais pas pourquoi elle est comme ça. Pourquoi me parler de ça maintenant et pas avant ?
  • Je me disais qu’elle allait arrêter en me sachant en couple, à croire que je me suis trompée.
  • Est-ce que c’est sérieux avec Nabil ?
  • Notre relation vient de débuter, donc je ne peux pas répondre.
  • Je peux te parler d’une chose.
  • Bien sûr.
  • Je ne suis pas depuis longtemps coach à la salle, mais d’après ce que j’ai pu constater Nabil enchaîne les femmes.
  • Tu n’essaies pas de te venger sur moi, car j’ai cru que tu étais vraiment en couple avec Kathy.

Valentin secoue la tête.

  • Crois-moi, si je voulais vraiment me venger, je t’aurais fait croire qu’il y avait quelque chose entre Kathy et moi. Maintenant que ce sujet est réglé, veux-tu qu’on soit amis ?
  • Bien sûr.

Mon portable émet un bip, je regarde qui m’envoie un message, c’est Nabil.

« Pas de nouvelle, tu dois être encore au lit. Est-ce qu’on se voit comme prévu cette après-midi ? »

Je lui réponds rapidement.

« Bonjour, bien sûr qu’on se voit cette après-midi pour 15 heures. »

Je profite pour regarder l’heure. Il est déjà 10 heures 30.

  • Je dois y aller, informé-je Valentin. Je bosse à midi.
  • Pas de souci, je commence bientôt. Dès que j’arrive à la salle de sport, je parle à Kathy.
  •  

Nous, nous disions au revoir. Avant de rentrer chez moi, je passe à la boulangerie pour prendre un sandwich pour midi.

Durant mon travail, je n’arrête pas de ressasser ma conversation de ce matin avec Valentin. Il avait l’air d’être sérieux en disant que Kathy et lui n’étaient pas ensemble, mais en même temps, il peut être honnête et mentir.

Dès que je sors de l’école, je me dirige vers l’appartement de Nabil. Alors que je compose le code, mon portable vibre dans ma poche. Je le prends et regarde qui m’a écrit, c’est Valentin.

« J’ai parlé à Kathy, elle n’a pas nié de t’avoir envoyait des messages. Je lui ai dit qu’il n’avait rien entre nous. Elle m’a répondu qu’elle me croyait, mais si tu reçois un autre message, préviens-moi. J’espère que ton travail, c’est bien passé. »

Tout en montant jusqu’au premier étage, je lui réponds.

« Merci d’avoir essayé de la raisonner.

Pour le travail, tout s’est bien passé. »

Je remets mon portable dans ma poche et sonne à la porte. Elle s’ouvre quelques secondes plus tard, comme si Nabil était juste à côté de la porte.

  •  

Nabil s’efface pour que je puisse rentrer. Comme pour la première fois, nous allons dans la salle à manger.

  • Je pense qu’il faut vraiment qu’on se mette à fond.
  • C’est juste le début. J’ai dit à Valentin qu’on était ensemble.
  • Peut-être, mais Kathy ne l’a pas remarqué.
  • Attends, c’est normal. On a fait nos séances séparément. Quand on sortait de la salle, j’ai vu Kathy aller retrouver Valentin.
  • OK, c’est tout, elle vient quand je ne suis pas là.
  • Sois patient, je suis sûr qu’elle t’a déjà repéré, mais elle n’ose pas venir vers toi.
  • Je suis sûr que tu dis ça juste pour me rassurer.
  • Non, je le pense vraiment.
  • Il y a bien une solution.
  • Laquelle ?
  • Il faut qu’on s’embrasse devant Kathy et Valentin.
  • Il n’est pas question.
  • Estelle, on est en couple. Bon pour de faux, il faut quand même être crédible.
  • Non ! m’exclamé-je, en me levant.

Je me dirige vers la sortie, Nabil me rejoint juste au moment où ma main est posée sur la poignée.

  • S’il te plaît.
  • Non, Nabil, je ne peux pas accepter. On se voit demain, lui dis-je.

Nabil acquiesce. Je sors et je rentre enfin chez moi.

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