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27 - 38 minutes de temps de lectureMode de lectureLe rêve américain

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  1. Chapitre n°1
  2. Chapitre n°2
  3. Chapitre n°3
  4. Chapitre n°4

Est-ce que le destin ou le hasard ont quelque chose à voir avec ce qu’il nous arrive ?

       Si l’on m’avait dit il y a un an que je me retrouverais à survoler le pacifique dans un avion de grande ligne, je ne l’aurais pas cru.

       Je me dis que je suis en train de faire un rêve éveillé. Bref, si vous aimez les rebondissements, les chevaux, la campagne, l’amitié solide et franche, l’amour et les acteurs de cinéma, alors rejoignez-moi dans mon avion et destination l’Amérique !

 

 

Chapitre n° 1

Jour du départ

 

Le jour de mon départ est enfin arrivé. C’est Jules qui m’accompagne jusqu’à l’aéroport. Ces derniers temps, on se dispute beaucoup. Il y a quelques jours, il a découvert que j’allais au centre d’équitation. Je me demande encore comment il a pu le savoir. Pourtant, Jules n’a rien dit à mes parents. Je préfère qu’ils ne sachent rien. Ma mère est capable d’ordonner au directeur du centre de m’interdire l’entrée.

Deux jours avant mon départ, je suis sortie avec Sandrine et Ambre, mes deux meilleures amies. Elles n’aiment pas beaucoup Jules. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé entre eux, parce qu’au début tout allait bien.

Je viens d’enregistrer mes bagages, j’ai gardé une valise où il y a les choses les plus importantes. Je rejoins Jules qui m’attend un peu plus loin.

  • Tous mes bagages sont enregistrés.
  • Tu vas me manquer.

Jules m’enlace et me serre fort.

  • Toi aussi, tu vas me manquer, mais six mois, ça passe vite, d’autant plus que tu seras occupé à préparer le mariage.
  • J’aurais aimé le préparer avec toi. Tu peux encore annuler ton voyage, tu sais.
  • Même si je le voulais, ça ne serait pas honnête pour les gens là-bas.
  • J’aurais au moins essayé. Je voulais m’excuser pour t’avoir surveillée ces dernières semaines et d’avoir mal réagit quand j’ai vu que tu allais au centre d’équitation.
  • J’accepte tes excuses, mais je ne monte plus. Toi et mes parents, vous ne pouvez pas m’empêcher d’aller voir les chevaux quand même !
  • Je le sais et j’ai compris que c’était important pour toi.

Mon vol est annoncé, il est temps pour moi de partir.

  • Je t’aime. Je t’appelle dès que je suis arrivée.
  • Je t’aime aussi.

On s’embrasse une dernière fois, puis je prends la direction de l’embarquement. Avant de passer, je me retourne et fais un signe à Jules qui me répond. Je passe la douane en pensant à mes amies qui me manquent déjà. En rigolant, je leur envoie un selfie.

« Me voilà prête à partir pour l’aventure ! »

« Jolie photo, Mia. Profite bien, n’oublie pas de t’amuser. »

« Je pars pour faire un stage et non pour

m’amuser, je me marie dans 7 mois. »

« On le sait, mais amuse-toi quand même ! »

« J’espère qu’un jour, vous m’expliquerez

pourquoi vous en voulez à Jules. »

« Non. »

« On m’appelle pour aller à l’avion, je vous fais

signe dès mon arrivée. Vous allez me manquer. »

« Tu vas nous manquer aussi. Gros bisous. »

« Bisous, les filles. »

Je range mon portable et suis les autres passagers.

Je vais m’installer. Génial ! je suis à côté du hublot. Bon, je ne verrai pas grand-chose, vu que je risque de dormir. Avant que l’avion décolle, j’envoie un texto à Jules.

« Je suis dans l’avion. Bientôt le décollage.

Je t’embrasse. »

Je reçois sa réponse au bout de cinq minutes.

« Bon voyage, écris-moi dès que tu es arrivée. Je t’embrasse. »

Je n’ai pas le temps de lui répondre, car l’avion commence à rouler. J’éteins mon portable et le range. Un homme s’est assis à côté de moi pendant le décollage. Pendant les deux premières heures, je fais des Sudoku tout en écoutant de la musique. Je ne suis pas partie juste pour mon stage, mais aussi pour réaliser un rêve d’enfant. J’ai toujours voulu aller aux USA. Je sais qu’après mon mariage avec Jules, je n’aurai pas un moment à moi pour voyager. Jules n’aime pas partir très loin. Pendant les dernières vacances, on est même resté à Paris ! Il travaille trop pour son métier de metteur en scène. Je comprends que son travail soit important, mais il faut savoir lâcher prise de temps en temps.

Les hôtesses passent pour nous donner les menus. Je regarde ce qu’il y a et je décide de me prendre la salade, le risotto et la salade de fruits. Une heure après, les hôtesses nous apportent le repas. Ce n’est pas vraiment bon, mais je mange quand même.

Pendant encore deux heures environ, j’écoute de la musique alors que mon voisin s’est endormi dès que le repas a été débarrassé. Je suis trop excitée pour dormir, pourtant au bout d’un moment, je finis par m’assoupir. Je me réveille quand le commandant annonce qu’on est bientôt arrivé. En direction de la sortie, je cherche du regard le couple qui va m’héberger pendant les prochains mois quand je vois mon prénom écrit sur un panneau.

  • Bonjour !
  • Bonjour, tu dois être Mia ?
  • Oui, enchantée.
  • Enchantée, je suis Sarah, voici mon ami Frédéric.
  • Est-ce que tu as fait bon voyage ?
  • Oui, mais un peu fatigant.
  • Ne t’inquiète pas, tu vas pouvoir te reposer à la maison.

Frédéric me prend le chariot des bagages et on va jusqu’à leur voiture.

  • On n’habite pas trop loin, me dit Sarah. Pourquoi es-tu venue à Los Angeles ?
  • Je dois faire un stage pour compléter ma formation. J’aimerais être assistante-réalisatrice.
  • Bien, peut-être que tu participeras à la réalisation de notre film, alors !
  • J’espère !
  • Tu es célibataire ou tu es avec quelqu’un ?
  • Sarah ! laisse-la arriver, lui dit Frédéric.
  • Ça ne me dérange pas. Je suis fiancée depuis deux ans et on a prévu de se marier dans sept mois.
  • OK ! Ton fiancé à accepter de te laisser partir ?
  • l n’a pas eu le choix. Normalement, mon stage dure un an, mais j’ai négocié et je rentre en France dans six mois et je marie un mois après. Je reviens juste après le mariage pour faire les six derniers mois. Mon fiancé s’appelle Jules.

En parlant, je me souviens que je dois prévenir que je suis bien arrivée. Le premier message est pour Jules.

« Bonjour, mon chéri, je suis bien arrivée.

Tu peux prévenir mes parents ?

Je t’appelle plus tard, je t’embrasse. »

Puis un deuxième texto pour mes deux meilleures amies.

« Salut, bien arrivée à Los Angeles,

Je vous appelle plus tard. Bisous. »

Quand on arrive, je n’ai pas encore eu de réponse. Frédéric sort tous mes bagages et les porte jusqu’à la maison en m’annonçant que ma chambre se situe à l’étage. Le top, c’est que j’aurai ma propre salle de bain !

Sarah me montre ma chambre, je remarque qu’il y a beaucoup de photos de chevaux ainsi que des coupes.

  • Elles sont à Frédéric, me dit-elle. Il a été champion de saut, il y a longtemps.
  • Super ! Je n’y toucherai pas, promis !
  • On dirait que tu aimes bien les chevaux.
  • Oui, j’en faisais avant. J’ai dû arrêter à cause d’une blessure, mais je suis désolée, je n’aime pas en parler.
  • Je comprends, mais si tu as besoin de discuter, sache qu’on est là.
  • Merci, c’est gentil.
  • Bien, je te laisse te reposer.

Je regarde vite fait mon portable et je remarque que j’ai reçu un message. C’est un texto de Sandrine et d’Ambre. Jules doit être occupé, il me répondra sûrement plus tard.

« Salut Mia, bien reçu. N’oublie pas, amuse-toi. »

Je m’endors directement après pour trois heures de sieste ! Vive le décalage horaire ! Avant de sortir, je regarde les coupes et les photos. J’aimerais tellement remonter, mais j’ai promis à tout le monde d’arrêter l’équitation. Je descends l’esprit morose. Frédéric et Sarah sont contents de me voir.

  • Ça va mieux ?
  • Oui, merci.
  • Sarah m’a dit que tu aimais les chevaux ?
  • C’est vrai, je les adore !
  • Si tu veux, tu pourrais venir un jour avec nous. Il y a un ranch en dehors de la ville. Je connais bien le propriétaire. Il te laisserait monter si tu le souhaites.
  • Je ne suis plus montée depuis un an. J’ai arrêté à cause d’une blessure malheureusement et j’ai fait la promesse à mes proches que je ne monterai plus.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie de leur expliquer les vraies raisons. Du coup, je me lance malgré ma réticence de d’habitude.

  • C’était le jour des qualifications pour les championnats du monde de saut d’obstacles. Je m’étais bien préparée. J’arrivais à passer tous les obstacles. Quand mon tour est arrivé, j’étais prête. J’avais passé les premiers obstacles sans faire de faute et au dernier, je suis tombée. Ma tête a touché le sol violemment et je suis restée dans le coma pendant une semaine. Depuis ce jour-là, ma mère et Jules ne veulent plus que je monte. C’est pour ça que j’ai choisi une autre voie.
  • Est-ce que tu leur en veux ?
  • Oui, mais je les comprends.
  • Pourtant, tes yeux disent que tu veux remonter à cheval.
  • J’aimerais bien, mais je ne veux pas rompre ma promesse.
  • Mia, tu es à L.A, ta mère et ton fiancé ne le sauront pas. En plus, je suis sûre que ça te fera du bien.
  • Je ne sais pas et de toute façon je n’ai pas mes affaires.
  • On peut aller en acheter, mais je comprends. Écoute, on va demain au ranch, tu peux venir avec nous pour voir seulement.
  • D’accord, c’est une bonne idée.
  • Tu commences ton stage quand ?
  • Je débute lundi matin à 9 heures.
  • On t’emmènera, on doit être au studio pour 10 heures.
  • Merci, c’est gentil.
  • On doit aussi te prévenir, je suis en instance de divorce. Un week-end sur deux, mes deux filles viennent à la maison, me dit Frédéric.
  • Pas de soucis.

On continue à parler. La journée passe assez vite. Ce n’est qu’après le dîner que je lis le message de Jules.

« Bonjour, ma chérie. J’ai prévenu tes parents. J’espère que tout va bien. Je t’embrasse. »

« Merci, tout va bien. Ne t’inquiète pas.

Le couple est très gentil. Tu me manques.

Je t’embrasse. »

Le lendemain comme prévu, je vais avec Sarah et Frédéric au ranch. Je ne préfère pas le dire à Jules, sinon il va s’inquiéter. Je ne compte pas monter, mais ça me fait plaisir d’aller voir des chevaux.

 

 

Chapitre n° 2

Le ranch d’Ethan

 

Quand je me réveille le matin, je suis un peu perdue. Je regarde autour de moi et me rappelle que je ne suis plus en France, mais aux États-Unis. Je m’étire en sortant du lit. Je vois l’heure sur mon portable où je découvre cinq appels en absences de Jules et un message.

« Toi aussi, tu me manques, le lit est trop grand sans toi. »

Je lui réponds tout de suite, même si je me doute qu’il doit encore dormir en raison de la différence d’heures entre les deux pays.

« Je suis désolée d’avoir loupé tes appels,

mais je me suis endormie comme une masse.

Je t’embrasse. »

Dès que mon message est envoyé, je descends pour retrouver Frédéric et Sarah.

  • Bonjour, bien dormi ?
  • Bonjour, oh oui !
  • Viens prendre ton petit-déjeuner.

Je m’assois et regarde la table.

  • On ne savait pas ce que tu prenais le matin.
  • Je prends un café et un jus d’orange.
  • C’est tout ?
  • Oui, généralement, je n’ai pas le temps de manger.
  • D’accord, me dit Sarah.

Sarah va à la cuisine.

  • Où se trouve le ranch ?
  • Il est à une dizaine de minutes d’ici. Il s’appelle Sunset Ranch Hollywood.
  • C’est vraiment pas loin !
  • On va y aller pour la journée, on a prévu de faire une petite balade. Pendant notre absence, tu pourras visiter les lieux. On comprend que tu ne veuilles pas rompre ta promesse faite à tes proches.
  • C’est plus compliqué que ça.
  • En quoi c’est plus compliqué ?
  • Je n’aime pas en parler.
  • On peut peut-être t’aider ?
  • Frédéric, laisse-la si elle ne veut pas en parler, c’est qu’elle a une bonne raison, lui dit Sarah. Mia, si un jour, tu ressens le besoin d’en parler, on est là.
  • Merci, peut-être un jour. À part mes deux meilleures amies, aucun de mes proches n’est au courant.
  • Ce n’est pas un problème.

Après avoir pris notre petit-déjeuner et s’être préparé, on part. Je suis tout de suite sous le charme. Frédéric gare la voiture à côté d’une maison.

  • Comment trouves-tu l’endroit ? me demande Sarah.
  • C’est magnifique, j’ai toujours pensé que les ranchs se résumaient à un enclos et une petite maison, mais là, c’est plus que magnifique !
  • C’est vrai. On connaît très bien le propriétaire, tu sais.

Frédéric revient vers nous.

  • Il n’est pas là, il a dû aller faire un tour. On va préparer nos chevaux. On sera absents pendant environ trois heures. Pendant notre absence, tu peux te promener dans la propriété, si tu veux.
  • Ça ne va pas déranger les personnes qui y travaillent ?
  • Non, si le patron revient avant nous, dis-lui que tu nous connais.
  • Très bien, merci.

Frédéric et Sarah partent chercher leurs chevaux. Je regarde autour de moi et me dis que j’ai vraiment de la chance. Je décide de prendre des photos que j’envoie à Sandrine et à Ambre.

« Bonjour, les filles ! Journée au ranch ! »

Au loin, je vois des chevaux, ça doit être Frédéric et Sarah. J’aurais aimé aller avec eux. Ils ont compris que ce n’était pas juste ma promesse qui m’empêche de remonter. Je crains de refaire une chute. Mon portable sonne.

« Bonjour, Mia ! Les photos sont magnifiques. Tu as de la chance. »

Je continue mon exploration et j’arrive devant un enclos où il y a un seul cheval qui s’approche de moi. C’est une jument.

  • Bonjour, ma belle, tu dois t’ennuyer toute seule ?

Je lui caresse sa tête.

  • C’est la première fois que je la vois s’approcher d’une autre personne inconnue, dit une voix derrière moi.

Je me retourne et vois un jeune homme charmant.

Son regard clair tranche avec sa chevelure noir-ébène.

  • Je suis désolée, je n’aurais pas dû m’approcher.
  • Ne t’inquiète pas. Je m’appelle Ethan et je suis le patron des lieux.
  • Moi, c’est Mia. J’accompagne Frédéric et Sarah. Ils sont partis faire une balade. Ils m’ont dit que je pouvais visiter les lieux en les attendant.
  • Enchanté, Mia. Je les connais très bien. Pourquoi tu n’es pas allée avec eux ?
  • Je ne monte plus depuis un an à cause d’une chute.
  • Ah ! mince. Mais tu sais, on dit qu’il faut remonter tout de suite.
  • Oui, mais j’ai fait la promesse de ne plus le faire.
  • Tu n’es pas d’ici ?
  • Non, je viens de France. Je suis venue faire un stage pour être assistante-réalisatrice.
  • C’est sympa comme projet ! Tu as l’air d’être douée avec les chevaux. Personne n’a réussi à s’approcher de cette jument depuis qu’elle est là.
  • Pourquoi ?
  • Son cavalier a fait une chute et il ne peut plus la monter. Depuis ce jour-là, elle est devenue sauvage.
  • Oh !
  • Ça ne te manque pas ?
  • C’est compliqué.
  • Ça s’est passé à quel moment ta chute ?
  • Je n’aime pas en parler.

Depuis que je suis arrivée hier, je ne sais pas ce qu’il m’arrive, mais j’arrive à parler de ma chute. Peut-être parce que je suis avec des personnes qui ne font pas partie de mes proches.

  • C’était en 2012. Ça s’est passé pendant les qualifications pour les Championnats du monde de saut d’obstacles. Il m’en restait un seul. Au moment du saut, je suis tombée en avant, ma tête a touché violemment le sol. Je me souviens plus du reste. Je me suis réveillée dans un lit d’hôpital une semaine après. Je suis allée voir ma jument quelques jours après, mais elle a pris peur en me voyant.
  • Personne ne t’a dit ce qu’il s’était passé ?
  •  
  • Est-ce que tu aimerais remonter ?
  • Bien sûr !
  • Je te propose une chose, tu n’es pas obligée d’accepter. Elle a besoin de refaire confiance envers les gens et d’après ce que je vois, elle a l’air de t’apprécier. Tu peux venir t’occuper d’elle les week-ends et peut-être un jour, tu la monteras.
  • Tu ne me connais pas ?!
  • C’est vrai, mais tu aimes les chevaux comme moi. Elle faisait les concours de sauts d’obstacles. Elle s’appelle Esmeralda. Avec tout le travail que j’ai, je n’ai pas le temps de m’occuper d’elle.
  • Je suis d’accord, mais à une seule condition.
  • Je t’écoute.
  • Personne ne me met la pression pour monter à cheval.
  • Tu as ma parole.

Mon téléphone vibre, je regarde qui m’appelle, c’est Jules.

  • Désolée, je dois répondre.
  • Pas de souci.

Je m’éloigne un moment.

  • Salue ma puce ! Comment vas-tu ?
  • Je suis désolée pour hier, mais j’étais fatiguée.
  • Ce n’est rien. Tu me manques.
  • Tu me manques aussi. Écoute, je ne suis pas seule, je te rappelle plus tard. Demain, je commence à 9 heures et je finis à 18 heures.
  • D’accord, j’attends ton appel. Je t’aime.
  • Je t’aime aussi.

Je raccroche et me tourne vers Ethan.

  • C’était mon fiancé.
  • Ne sois pas désolée, je dois aller voir les autres chevaux. Tu peux rester ici pour attendre tes amis.
  •  

C’est bizarre, on aurait dit que Ethan avait perdu le sourire dès que je lui ai dit que j’étais fiancée. En tout cas, il me fait de l’effet. Jamais je n’aurais coupé une conversation avec Jules pour un autre homme. Frédéric et Sarah se font attendre. Quand ils reviennent enfin, accompagnés d’Ethan, je suis toujours à côté de l’enclos.

  • Mia, ça va ? Désolé, on a mis du temps.
  • Ce n’est pas grave tant que j’étais en bonne compagnie.

Mon regard s’attarde sur Ethan et en me reprenant rapidement, j’essaie de rattraper ma gaffe.

  • Enfin, je parlais des chevaux !

Frédéric et Sarah vont ranger leurs affaires un sourire en coin. Ethan reste devant moi, l’air un peu gêné.

  • Je suis désolé de t’avoir laissée seule.
  • Pas de soucis, je comprends que tu doives aller voir tes chevaux.
  • Ce n’était pas urgent. La vérité, c’est que tu me plais, mais nous deux, c’est impossible, tu es fiancée. Frédéric et Sarah m’ont dit que tu allais te marier.
  • C’est vrai, je ne viendrai pas le week-end.
  • Non ! Viens le week-end. Je t’aiderai à remonter à cheval et tu m’aideras avec la jument, même si je veux t’embrasser à chaque fois que je te vois.
  • Marché conclu.
  • Pour que je t’embrasse ?
  • Non, pour venir le week-end.

Même si j’aimerais sentir ses lèvres sur les miennes, chose que je ne lui dirais pas, je pense à Jules l’homme que j’aime. On rejoint Frédéric et Sarah qui sont revenus.

  • On va rentrer. Mia, si tu veux revenir, tu nous le dis et je t’emmènerai, me dit Frédéric.
  • J’aurais besoin d’aide les week-ends, Mia s’est proposée. Je peux l’héberger du vendredi au dimanche.
  • Est-ce que ça te va, Mia ?
  • Oui, mais je ne veux pas déranger.
  • Ne t’inquiète pas, tu ne me dérangeras pas au contraire, il y a de la place.
  • Alors, d’accord.

On dit au revoir à Ethan et on rentre. Quand on arrive à la maison, Sarah me prend à part.

  • On dirait qu’Ethan a flashé sur toi, Mia.
  • Non !
  • Oh si ! C’est rare qu’il invite quelqu’un chez lui surtout pour passer tout un week-end.
  • Il m’a juste proposé de l’aider avec une jument. En échange, il va m’aider à remonter à cheval. En plus, je suis déjà fiancée et je suis fidèle. Je suis d’accord, pour dire qu’il est bel homme, mais je ne suis pas intéressée.
  • D’accord, mais rien ne t’empêche de t’amuser.
  • Non, je suis ici pour réussir mon stage et je vais aller au ranch pour la jument.

Comme on doit se lever tôt le lendemain, on ne tarde pas après le repas. Je monte dans ma chambre et envoie un message à Sandrine et Ambre.

« Les filles, vous n’allez pas me croire,

mais je crois bien que j’ai vu le

plus bel homme du monde. »

Au bout de cinq minutes, je reçois une réponse.

« Mia, ne nous dis pas que tu craques pour un inconnu ? »

« Il s’appelle Ethan, c’est le

patron du ranch. »

« Cool ! Comment il est ? »

« Cheveux courts couleur noirs.

Les yeux bleu clair comme la mer »

« Tu es sûre de ne pas avoir craqué pour lui ? Tu l’as bien regardé ? »

« Je suis sûre de ne pas craquer sur lui. »

« On va te croire, mais on est sûre que tu craques sur lui. »

« Je n’aurais pas dû vous en parler. Pour parler

d’autre chose, il m’a proposé de m’aider à remonter

à une condition. Je dois l’aider avec une jument.

Je passerais les week-ends au ranch. »

« Voilà une bonne nouvelle, mais tu n’as pas peur de craquer ? »

« Non. Je dois vous laisser, je me lève tôt demain. »

« D’accord, à plus tard, tu nous raconteras ton week-end. Bisous. »

« À plus tard, les filles. Bisous. »

Après avoir éteint mon téléphone et avoir mis mon pyjama, je m’endors assez rapidement. Pendant la nuit, je rêve des chevaux et aussi d’Ethan. Dès que je l’ai vu, j’ai voulu sentir ses lèvres sur les miennes. Je ne dois pas craquer, j’aime Jules et nous allons nous marier !

 

 

Chapitre n° 3

Premier jour de stage

 

Le lendemain matin, je me lève à 6 heures pour prévoir assez large afin de me rendre au studio dont je ne connais pas bien la distance depuis la maison de mes logeurs. Frédéric est déjà dans la cuisine quand je descends.

  • Bonjour, Mia. Tu es déjà réveillée ?
  • Oui, je ne savais pas combien de temps on mettrait pour aller au studio.
  • Ne t’en fais pas, on en a pour une demi-heure.
  • Je peux t’aider à quelque chose ?
  • Ce n’est pas la peine. En revanche, il y a une chose que tu dois savoir. Mon ex-femme et moi, on ne s’est pas quitté en bons termes. Elle m’interdit de voir nos filles, même si elle accepte un week-end sur deux souvent, mais c’est parce qu’elle ne peut pas les garder.
  • Pourquoi tu me dis ça ?
  • J’aurais besoin de ton aide pour quelque chose. Est-ce que tu pourrais aller les chercher au collège après ton travail ?
  • Bien sûr, mais je pensais que tu ne les voyais que les week-ends.
  • Pour le moment oui, mais je vais demander au juge de me les laisser aussi pendant la semaine. Pour qu’il accepte, il faut que je prouve qu’elles ne seront pas seules à la maison pendant que je serai au travail.
  • Je suis d’accord pour t’aider, mais comment vas-tu faire quand je serai partie ?
  • On verra au moment voulu. J’aurai le temps de m’organiser.
  • D’accord, il y a une chose que je ne comprends pas. Sarah et toi, vous êtes bien ensemble alors pourquoi ton ex-femme n’accepte pas que vos filles viennent ici ?
  • Elle n’apprécie pas Sarah.

On entend des pas dans les escaliers.

  • Surtout, ne lui en parle pas. Je préfère avoir la réponse du juge avant.
  • Promis, je suis une tombe !

Sarah fait son irruption.

  • Alors, prête pour ton premier jour ?
  • Bonjour, Sarah. Oui !

Sarah nous regarde un peu interdite et nous dit :

  • Ne vous arrêtez pas de parler pour moi.
  • On parlait du trajet jusqu’au studio. Rien d’important.

On finit tranquillement de manger notre petit-déjeuner. Pendant que je me prépare, mon portable vibre, je viens de recevoir un message de Jules.

« Bonjour, je voulais juste te dire bon courage pour ton premier jour. Je t’embrasse. »

En lisant sa réponse, je m’en veux de ne pas l’avoir rappelé la veille au soir. Depuis hier après-midi, je n’arrête pas de penser à Ethan, même durant la nuit, j’ai rêvé de lui. Je dois cesser d’y penser, je vais me marier dans 7 mois et je l’aime.

« Bonjour, merci pour ton message,

désolée pour hier, je t’embrasse. »

Je reçois un autre message, mais cette fois de Sandrine et d’Ambre.

« Salut, Mia ! Bonne chance pour aujourd’hui, on est sûres que tu penses à ton mystérieux homme. »

Vu l’heure, je pense qu’elles m’ont envoyé le message avant de dormir tout comme Jules, d’ailleurs. En revanche, elles me connaissent très bien.

« Coucou ! En aucun cas, je ne pense à Ethan.

Je pense à mon mariage avec Jules.

Merci pour le message. »

J’entends Sarah m’appeler pour partir. Une fois arrivés, Sarah m’encourage en m’enlaçant.

  • On sera au studio numéro 10. Passe une bonne journée !
  • Merci, vous aussi !

Une fois seule, devant la porte du bureau du réalisateur, je prends une grosse respiration et frappe deux coups. La voix qui me répond est empreinte de dynamisme et d’entrain.

  • Bonjour, Monsieur ! je suis Mia, je viens faire un stage avec vous.
  • Je suis au courant, est-ce que vous avez trouvé facilement l’endroit ?
  • Oui, Frédéric et Sarah Santos m’ont accompagnée. Ils m’hébergent le temps de mon stage.
  • Si ça ne vous dérange pas, je préfère vous tutoyer.
  • Il n’y a pas de souci.
  • Dans les prochains jours, ça ne sera pas facile. Je dois réaliser un film dans un ranch. Ton rôle sera d’amener les comédiens sur le plateau, de leur distribuer les plannings pour le lendemain. Il faudra aussi que tu envoies des mails aux auteurs, gérer les blocages de rues, dire aux figurants quand ils doivent entrer en scène, puis tu devras faire beaucoup de « police » : faire respecter le silence !
  • Parfait ! ça me va. De quoi parle le scénario ?
  • Ça parle d’un couple qui se déchire. L’homme fait des courses de chevaux, mais aussi des sauts d’obstacles. Pendant une course, il a fait une chute et sa femme aimerait qu’il arrête, mais il continue. L’homme tombe amoureux de la patronne du ranch où son cheval se fait soigner et se repose après la chute. À la fin, le couple divorce, puis la patronne et l’homme commence à vivre ensemble.

Quand il me raconte l’histoire du film, je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il ressemble étrangement à ma vie actuelle. Ça doit être une coïncidence, ce n’est pas possible sinon.

  • J’ai déjà hâte de le voir.

Le tournage a commencé depuis environ une heure, quand le réalisateur reçoit un coup de téléphone qui met à mal tout le film. En effet, un incendie s’est déclaré dans le ranch où l’on devait aller tourner d’ici une semaine. Le feu à totalement détruit les lieux.

Juste après nous l’avoir annoncé, le producteur est retourné à son bureau pour téléphoner aux autres patrons de ranchs pour leur demander s’ils accepteraient qu’une équipe de tournage vienne chez eux. Alors que j’aide l’équipe à ranger le décor de la dernière scène, je me mets à penser au ranch d’Ethan, je ne sais pas s’il accepterait que le film soit tourné là-bas.

Je m’excuse auprès de la personne que j’aide, puis je vais au bureau pour en parler à Monsieur Davis.

  • Je viens de me souvenir que j’ai visité un ranch hier, mais je ne sais pas si le patron accepterait qu’on filme là-bas.
  • Donne-moi les coordonnées, je vais l’appeler.
  • Je n’ai que le nom, il s’appelle Sunset Ranch Hollywood.
  • Bizarre, je n’y ai pas pensé à celui-là. Ne t’inquiète pas, je vais trouver les coordonnées et l’appeler.

Après une tentative infructueuse, le ranch ne répondant pas au téléphone, Monsieur Davis raccroche.

  • Bon, il rappellera quand il aura le temps.
  • Je peux peut-être demander le numéro à mes amis puisque ce sont eux qui me l’ont fait connaître.
  • S’il n’a pas rappelé d’ici ce soir, tu leur demanderas le numéro de téléphone personnel.
  • D’accord.

Pendant le reste de la journée, j’aide à la mise en place des décors. À 17 heures, je vais voir le réalisateur pour savoir si je dois demander les coordonnées d’Ethan. Comme il n’a pas réussi à le joindre, effectivement il a besoin de mon aide.

Je ferme la porte du bureau et rejoins Frédéric et Sarah.

  • Comment s’est passée ta première journée ? me demande Sarah.
  • Plutôt bien, merci. Est-ce que je peux vous demander quelque chose ?
  • Tu peux tout nous demander, dit Frédéric.
  • Voilà, le réalisateur cherche un ranch pour tourner son film. J’ai pensé à celui d’Ethan, du coup, il a téléphoné, mais Ethan n’a pas rappelé. Je lui ai dit que j’allais vous demander si vous aviez son numéro personnel pour le joindre.
  • En effet, on a son numéro personnel, mais je ne pense pas qu’il soit intéressé par le projet, dit Frédéric.
  • Si c’est Mia qui lui demande, Ethan va accepter, dit Sarah en me regardant.
  • Je ne le connais pas, je l’ai vu qu’une fois.
  • Crois-moi. Ethan sera content de t’aider surtout s’il peut te voir plus souvent. Il ne t’a pas proposé de venir le week-end juste pour la jument, mais pour apprendre à mieux te connaître.
  • Il sait que je suis fiancée, pourtant.
  • Ça ne va pas l’arrêter pour autant. Dès qu’on arrive, je te donne son numéro et tu vas l’appeler.

J’ai attendu d’être seule dans ma chambre pour appeler Ethan. Il répond après la troisième sonnerie.

  • Allô ?
  • Bonjour, c’est Mia. Comment vas-tu ? Sarah m’a passé ton numéro, car j’ai quelque chose à te demander.
  • Bonjour, Mia. Je vais bien, merci. Je suppose que ça doit être important.
  • Assez, oui. Le réalisateur avec qui je travaille cherche un ranch pour tourner son film. Sur le coup, j’ai pensé au tien, mais Frédéric m’a dit que tu ne serais pas intéressé.
  • Ça dépend du projet et de combien de temps ça va durer.
  • Je ne peux pas répondre à cette question. Le mieux c’est que tu appelles le réalisateur demain.
  • Et au fait, je suis désolé de t’avoir dit que tu me plaisais, même si c’est vrai. Je sais que tu es fiancée, mais je n’arrête pas de penser à toi. Je sais que nous deux, c’est impossible, alors si tu me permets d’être ton ami, ça me va.
  • Bien sûr qu’on peut être ami.
  • Si j’ai le temps, je passerai au studio demain pour parler du film.
  •  
  • À demain, Mia.
  • À demain.

Je raccroche, puis je regarde si j’ai des messages. Comme ce n’est pas le cas, je redescends. Sarah m’interroge directement.

  • Est-ce qu’il a accepté ?
  • Il n’a pas dit oui, mais ni non, non plus ! Il passe demain au studio pour en parler avec le réalisateur.
  • Je l’avais dit, Ethan craque complètement sur toi.
  • Mais non !
  • On va dîner et on pourrait regarder un film.
  • Quoi comme film ?
  • Douze hommes en colère, me répond Sarah.

Pendant la soirée, je m’inquiète, car Jules n’a pas répondu à mon message de ce matin. Je sais qu’on a un décalage horaire, mais ça m’aurait fait plaisir d’avoir de ses nouvelles. Je tente à plusieurs reprises de lui téléphoner, mais le répondeur me renvoie toujours à mes doutes. Pour quelqu’un qui garde son portable à côté de lui, ça m’étonne. Je décide d’envoyer un message.

« Jules, j’espère que tout va bien. Je t’aime. »

Je reçois un message, mais pas de Jules.

« Est-ce que ta journée s’est bien passée ? »

« Salut les filles, oui très bien. »

« Est-ce que tu as revu ton mystérieux homme ? »

« Non, mais je le vois demain pour un projet

de film. »

« D’accord, n’oublie pas, tu as le droit de t’amuser pendant ton séjour. Ne nous dis pas le contraire, on te connaît et on sait qu’il te plaît. »

« Je ne dis pas le contraire, mais je vous

rappelle que je suis fiancée. »

« Rien n’empêche que tu t’amuses. Jules n’en saura rien. »

« Moi, je le saurai. »

« D’accord, mais avant que tu partes, tu craqueras. »

« Bon, je vous laisse. Je vais dormir. »

« Bonne nuit, Mia. »

Avant que j’éteigne mon portable, je reçois un autre message.

« Bonne nuit, Mia. Fais de beau rêve, à demain. Ethan. »

Je lui réponds.

« Merci, Bonne nuit. À demain. »

« Je te trouve très belle. J’aimerais t’embrasser une seule fois. »

« Je te rappelle que je suis fiancée. »

J’éteins mon portable avant d’avoir sa réponse.

 

 

Chapitre n° 4

Un baiser inattendu

 

Le lendemain matin, je me lève en retard. Je m’habille en vitesse et descends.

  • Salut ! Je suis à la bourre, non ?
  • Bonjour, tu as encore le temps, ne t’inquiètes pas, me dit Frédéric.
  • Mon réveil n’a pas sonné.
  • Ça arrive à tout le monde, me dit Sarah. Pendant qu’on se prépare, prends ton petit-déjeuner.
  • Super, merci.

Pendant leur absence, je pense à mon rêve où j’embrassais Jules, et Ethan le frappait juste après ! Dès que Jules est parti, Ethan m’embrassait à son tour en me disant que je ne risquais plus rien. Ça fait deux nuits maintenant que je rêve d’Ethan. Je suis fiancée, mince ! Je ne peux pas aimer un autre homme ou même penser à un autre homme ! Je ne vais pas me mentir pourtant. Quand j’ai vu Ethan pour la première fois, j’aurais aimé sentir ses lèvres sur les miennes. Frédéric et Sarah me tirent de mes pensées.

  • Tu as fini ?
  • Oui, c’est bon.

Au studio, je pars directement voir Monsieur Davis dans son bureau.

  • Bonjour, Monsieur Davis.
  • Bonjour, Mia. Dis-moi que tu as une bonne nouvelle !

Son impatience montre qu’il est au bout de ses capacités nerveuses. Le tournage est momentanément suspendu au niveau des scènes d’extérieur et je pense que ça le met sur les nerfs !

  • J’ai téléphoné au patron du ranch et il va venir dans la journée pour parler avec vous du film.
  • D’accord, merci, Mia.
  • Ne vous emballez pas, il n’a pas encore dit oui.
  • Je saurai le convaincre d’accepter la proposition.

On frappe à la porte.

En me retournant, je vois Ethan rentrer.

  • Bonjour, je suis Monsieur Davis, le patron du Ranch Sunset Ranch Hollywood.
  • Enchanté, merci d’être venu. Je vous présente Mia, mon assistante, mais je pense que vous, vous connaissez.
  • En effet. Bonjour, Mia.
  • Bonjour, Ethan.
  • Vous vouliez me parler d’un film que vous allez tourner ?
  • Oui, je dois trouver un ranch et le vôtre serait parfait.
  • Mais sans indiscrétion de ma part et surtout j’avoue que je ne connais pas grand-chose aux tournages de film, mais il me semble que vous pouvez créer un décor artificiel de ranch, non ?
  • J’y avais pensé, mais le scénariste veut un vrai ranch. Imaginez-les retombées après le film. Tout le monde voudra venir voir le ranch.
  • Oui, effectivement cela peut m’apporter des clients. Et ce serait pour combien de temps ?
  • Tout dépendra de la météo, mais je pense faire les principales scènes d’ici quinze jours et je pense qu’il faut au moins deux bons mois en tout.
  • Ça ne m’arrange pas, mais je suis d’accord pour vous laisser tourner votre film. En revanche, je ne veux pas qu’on filme ma maison. Je ne veux pas être dérangé dans mon travail.
  • Bien entendu, on ne vous dérangera pas.
  • Je vais vous laisser. Est-ce que Mia peut me raccompagner ?
  • Bien sûr.

Ethan me laisse passer devant et me tient la porte. Dès qu’on est dehors, il me prend par le bras et m’emmène plus loin.

  • J’attends toujours ma réponse à mon message d’hier soir.
  • Je t’ai répondu. Je t’ai dit que je suis fiancée.
  • Je te posais aussi une question sur le prochain message que j’ai envoyé par la suite.
  • Je ne l’ai pas reçu, j’ai éteint mon portable et je ne l’ai pas encore allumé.
  • Donc tu ne l’as pas encore lu ?
  • Tu avais écrit quoi sur ton message ?
  • Accepterais-tu de dîner avec moi un soir ?
  • Tu sais que je vais passer le week-end chez toi.
  • Oui, j’ai hâte. Mais tu ne me réponds toujours pas.
  • D’accord pour le dîner.
  • Bien, une dernière chose avant que je parte.

Ethan m’enlace et pose ses lèvres sur les miennes. Au lieu de le repousser, je lui rends son baiser. Sa langue caresse la mienne, il pose ses mains sur mes reins. Quand on arrête notre baiser, je recherche mon souffle.

  • Si tu savais quel effet tu me fais, me dit Ethan. J’en rêvais depuis dimanche.

Je le repousse d’un coup, réalisant ce que je viens de faire.

  • Ça n’aurait jamais dû arriver !
  • Dis que tu n’as pas aimé, je ne te croirais pas.
  • Tu ne comprends pas, je suis fiancée. J’aime Jules plus que tout.
  • On en reparlera ce week-end.

Ethan part, je le regarde. Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, mais il ne faut pas que ça se reproduise. Je retourne au studio et aide le réalisateur à trouver tous les personnages du film.

Pendant la journée, je pense au baiser que j’ai échangé avec Ethan. Je sais, je n’aurais pas dû lui rendre son baiser. Je suis avec Jules depuis maintenant cinq ans et on est fiancée depuis deux ans. Je me marie dans seulement sept mois.

Le soir, je reste silencieuse. Au lieu de rester avec Frédéric et Sarah, je monte dans ma chambre et rallume mon portable où je reçois le message d’Ethan.

« Veux-tu bien dîner avec moi ce week-end ? Je sais que tu seras chez moi. »

En revanche, je n’ai toujours pas de nouvelles de Jules. Comme j’ai besoin de parler à quelqu’un, j’appelle Sandrine et Ambre. Heureusement qu’elles sont en cohabitation, car ça me fait un coup de fil en moins à passer. En plus, elles travaillent dans la même entreprise d’alimentation. J’espère que je ne les dérange pas. Elles me répondent directement.

  • Bonjour, les filles.
  • Bonjour, Mia, comment vas-tu ?
  • J’ai besoin de vous parler.
  • On t’écoute, mais laisse-nous deviner, c’est par rapport à Ethan.
  • Comment avez-vous deviné ?
  • Tu ne nous appellerais pas juste pour nous parler de ton stage et on te connaît un minimum !
  • C’est vrai.
  • Allez, raconte !
  • On s’est embrassé ce matin après le rendez-vous avec le réalisateur. Il m’a demandé de le raccompagner et il m’a embrassé. Je l’admets, je lui ai rendu son baiser.
  • Est-ce qu’il embrasse bien au moins ?
  • Oui, mais ce n’est pas le sujet. Je suis fiancée avec Jules. Je ne peux pas lui faire ça.
  • Calme-toi. Un baiser, ce n’est rien. Jules n’en saura rien, en tout cas, pas par nous.
  • Vous ne comprenez pas, Ethan veut plus qu’un simple baiser et je ne veux pas qu’il s’imagine quelque chose.
  • Explique-lui quand tu le verras, mais on veut que tu t’amuses aussi, ne pense pas qu’au travail.
  • Vous savez toujours me remonter le moral, les filles.
  • Tu en doutais encore ?
  • Bon, je vous laisse, je dois appeler aussi Jules.
  • Oui, pas de soucis.

On se dit au revoir et je raccroche. Jules ne me répond toujours pas. Il doit être occupé par son travail. Je remarque que j’ai reçu un message.

« Mia, je ne regrette pas de t’avoir embrassé, ta bouche est douce. Je saurais te faire craquer. »

Je lui réponds.

« Ethan, ça ne se reproduira pas. »

« Oh si ! Sois-en sûre. Je t’attends vendredi soir et samedi je t’expliquerai en quoi consiste ton travail avec Esmeralda. »

« OK »

« Bien sûr, je t’aiderai à vaincre ta peur pour remonter. Mais je veux te séduire aussi. Tu vas oublier ton fiancé. »

« Tu peux toujours rêver ! Je l’aime. »

« J’en suis sûr, mais est-ce qu’il t’aime aussi ? Sache que je réussirai à te séduire. »

« Oui, il m’aime, sinon on ne se marierait pas.

Je vais dormir pour être en forme demain. »

« Bonne nuit, Mia ! Fais de beaux rêves. »

J’éteins mon portable. Avec Jules, on parle le plus souvent du travail. Mes conversations avec Ethan sont différentes, en revanche, il est un peu lourd. J’ai beau lui dire que je ne suis pas libre, il continue. Je finis par m’endormir en pensant à Ethan et au baiser qu’on a échangé.

 

 

 

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