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4 - 5 minutes de temps de lectureMode de lectureMarie-Laure

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Chapitre I
Je me suis souvent demandé pourquoi les hommes
veulent toujours faire la guerre. Il suffit d’examiner les
actualités journalières pour constater cette évidence, Je ne
parle pas du passé avec les deux Guerres Mondiales les plus
meurtrières que l’humanité ait connues, Je veux surtout
parler du présent, J’ai toute une liste interminable de conflits,
provoqués par la bêtise humaine : Guerres en Irak, en
Tchétchénie, en Syrie, en Palestine, en Libye, en Afghanistan,
en Ukraine et j’en passe, Quand je me lève le matin, j’aime
observer le lever du soleil, magnifique par beau temps. Les
rayons qui apparaissent progressivement et qui flamboient
doucement au contact de l’azur et de l’air illuminé,
m’émerveillent et me laissent admiratif. Ce spectacle de la
nature me paraît un don ineffable et irremplaçable, Je sens et
je devine au loin, notamment au printemps, la sève des
plantes en train de monter à partir de leurs racines et les
chants des oiseaux s’élever vers le ciel. Les fleurs
s’épanouissent et toute une gamme de bruits et de sons
sortent des tréfonds de la terre et donnent une harmonie
particulière à tout cet ensemble réglé comme une horloge
aux réserves inépuisables. Et en mon for intérieur, je ne
cesse de me poser la question suivante : Pourquoi les gens et
plus particulièrement les dirigeants de tous les pays de la
planète, au lieu de faire la guerre et de faire preuve d’un
bellicisme outrageant, ne prennent pas la peine de se
réveiller tôt le matin et de regarder les yeux ouverts et le
coeur empli de sollicitude envers le créateur de tant de
beauté. D’apprécier à sa juste valeur, la paix et la sérénité se
dégageant de tant de force tranquille, et apaisante, Je suis
sûr qu’à ce contact loin d’être superficiel, ils verront la vie
d’une autre manière. S’ils veulent vraiment mieux réfléchir, ils
constateront que ces visions sont irremplaçables, Et qu’au
lieu de passer leur temps à créer des prétextes pour s’entretuer,
ils feraient mieux de contempler le ciel, les étoiles, la
mer, la terre et la limpidité de l’atmosphère, quand le soleil
apparaît à l’horizon. Il n’y a rien de comparable. Dans des cas
pareils, on ne demande qu’à s’étendre sur l’herbe, rester au
bord d’une plage pour entendre le bruit des vagues ou
monter au sommet d’une montagne afin d’avoir des vues
splendides sur les plaines qui se déroulent à nos pieds. On
voudrait aussi s’asseoir parmi les fleurs printanières, dans
une verte prairie, sous un arbre aux feuillages épais, pour lire
et mieux savourer le contenu d’un roman à l’intrigue
fascinante. N’est-ce pas que cette évasion de l’esprit vers
des mondes imaginés suscitant l’émotion à chaque page, et
nous transportant vers des rêves vécus comme une réalité
moins routinière et moins morose, nous anime de
sentiments d’espoir et de détente profonde ? N’est-ce pas
que lire est un moyen d’entrer dans un autre monde que le
sien ? Il en découle parfois des souvenirs bien ancrés dans
notre mémoire remise en éveil. À part ces réflexions
philosophiques et un peu romantiques, il existe parfois des
situations exceptionnelles avec un côté inconnu qui suscite la
curiosité et l’intérêt, comme ceux soulevés par la lecture d’un
ouvrage à multiples rebondissements.
Mais certaines vocations démarrent très tôt. La mienne,
c’est-à-dire de rêver tout en faisant des études, m’a été
inculquée, dans ma prime jeunesse, aussi bien par mon
tempérament, que par mon milieu familial et scolaire. Je
n’avais pas beaucoup fréquenté la rue, à part quelques amis
et camarades de classe. On peut dire que mon caractère
timide et ma propension à m’isoler n’est pas du tout un rejet
de la société des hommes. Bien au contraire, cette envie de
toujours rester à l’écart traduit tout simplement mon désir
de me plonger dans mes pensées sans trop être perturbé par
l’environnement. Dès l’âge de sept ans, ce fut une
caractéristique permanente de mes attitudes vis-à-vis de
moi-même et vis-à-vis d’autrui.
À l’époque, c’était surtout pour moi une façon de montrer
à mes parents et à mes grands-parents ma stabilité
personnelle, une volonté de perpétuer notre réputation
d’êtres paisibles et sans histoire. Cela ne veut pas dire que
nous étions insensibles à ce qui se passait autour de nous.
Surtout depuis le 1er novembre 1954 et le début de la
guerre en Algérie. Je voyais bien que mes parents étaient
profondément empreints de « nationalisme ». Sans être antifrançais,
puisqu’ils s’étaient nourris de culture française, ils
visaient à se débarrasser du statut d’indigènes qui collait à la
peau de la majorité des Algériens, En ce qui me concerne,
dès mon jeune âge, mon comportement conforme à la
devise « Liberté, égalité, fraternité » était aussi peut-être le
reflet inconscient de l’amour que je portais à mon père et à
mon grand-père, dont je cherchais à susciter la fierté, en me
montrant digne de leur affection et de leur sollicitude à mon
égard. J’étais toujours déterminé et passionné à l’idée de
leur plaire dans toutes les situations qui se présentaient à
moi. Notamment, mon grand-père qui m’a transmis l’amour
du terroir.

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