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Vers une nouvelle compréhension du beau : Déconstruire la théorie de Kant.

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La perception de la beauté est-elle subjective ou objective ? Quelle est la différence entre la beauté libre et la beauté subordonnée ? Existe-t-il différentes formes de beauté ? Quels sont les sentiments qui naissent en nous lorsque nous voyons quelque chose de beau ? Dans cet essai philosophique, nous aborderons la beauté qui a intrigué les philosophes, les poètes et les artistes depuis l’antiquité. Certains l’ont associée à la nature, d’autres à l’amour, à la passion ou au sexe, tandis que d’autres l’ont associée à l’art. Certains pensent que la beauté est universelle et acceptée par tous, tandis que d’autres pensent qu’elle est subjective et personnelle. Les opinions divergent et varient.

Étant donné qu’il est impossible de discuter de toutes les opinions dans un seul article, nous nous concentrerons sur l’opinion du philosophe allemand Kant sur la beauté, qui a révolutionné les concepts de la beauté et l’a assimilée à la science. Il a introduit le concept d’esthétique et lui a attribué des principes. Bien que le philosophe allemand Alexander Gottlieb Baumgarten ait souligné l’importance de la beauté avant Kant, Baumgarten a commis plusieurs erreurs qui ne lui ont pas permis d’être considéré comme le fondateur de cette discipline.

Commençons par examiner le terme « esthétique », qui a une origine grecque et se réfère à tout ce qui est lié à la perception sensorielle, tout ce qui plaît à nos sens et qui n’est pas soumis à la raison. Baumgarten a choisi ce terme car il souhaitait mettre en évidence l’expérience de l’art esthétique en tant que moyen de connaissance. Kant, quant à lui, cherchait à comprendre l’art dans sa spécificité, non pas comme une forme de connaissance. Avant et après Baumgarten, de nombreux philosophes ont discuté de la beauté et l’ont associée à des concepts tels que la vérité, le bien, la moralité et l’utilité. Certains ont considéré la beauté comme incomplète, parfaite, fausse, authentique, etc. C’est à ce moment précis que l’importance de Kant apparaît, car il a abandonné l’approche normative et a réuni dans sa compréhension de la beauté l’intellect et les sens. Il a également distingué les facultés mentales par lesquelles nous percevons la beauté et a posé des questions telles que : notre perception de la beauté est-elle subjective ou objective ? Quelle est la différence entre la beauté libre et la beauté subordonnée ? Existe-t-il différentes formes de beauté ? Quels sont les sentiments qui naissent en nous lorsque nous voyons quelque chose de beau ?

Son livre « Critique de la raison pure » est la première critique philosophique de Kant, et son livre « Critique de la raison pratique » est la deuxième critique philosophique qu’il a publiée. Kant a ensuite publié son troisième ouvrage critique, « Critique de la faculté de juger », qui est considéré comme une étude théorique fondamentale sur la science de la beauté. Kant a distingué trois types de facultés mentales ou de pouvoirs intellectuels : le premier est la faculté de la compréhension, par laquelle nous comprenons la réalité et lui donnons des lois et des principes fondamentaux. Kant a critiqué cette faculté dans son livre « Critique de la raison pure ». Le deuxième est la faculté de la raison, par laquelle nous utilisons des compétences d’inférence et d’analyse, et dans laquelle nos désirs prennent forme de manière pratique. Kant a critiqué cette faculté dans son livre « Critique de la raison pratique ». Entre la première et la deuxième faculté, Kant a découvert qu’il y avait une autre faculté qui se situe entre la compréhension et la raison, qui médie la connaissance et le désir, et c’est la faculté de ressentir le plaisir et la douleur.

Entre la faculté de compréhension et la faculté de raison, Kant a découvert ultérieurement qu’il existe une deuxième faculté qui médie la connaissance et le désir, à savoir la faculté de ressentir le plaisir et la douleur. Il a supposé que cette faculté est responsable du jugement esthétique, c’est-à-dire du jugement sur quelque chose comme étant beau. Il l’a appelée la faculté de juger. Selon Kant, le jugement sur la beauté est une affaire subjective et non objective, qui n’est pas déterminée par des critères ou des concepts. C’est plutôt une expérience individuelle dans laquelle il y a un accord général sur ce qui est considéré comme beau.

Kant a fait une distinction entre les facultés mentales par lesquelles nous percevons la beauté. Il a également souligné qu’en jugeant quelque chose comme beau, nous ne le relions pas à des concepts spécifiques dans notre esprit ou à une expérience particulière que nous avons vécue. Pour Kant, il existe des règles spécifiques et des idées sensibles par lesquelles nous comprenons intuitivement la beauté. Il a déclaré que la faculté de juger est une force spéciale qui nous permet de juger des choses en fonction de leur beauté, sans se référer à des concepts préétablis.

Kant a publié plusieurs critiques philosophiques, dont « Critique de la raison pure » et « Critique de la raison pratique ». Son ouvrage « Critique de la faculté de juger » est considéré comme une étude théorique fondamentale sur la science de la beauté. Il a également exploré la différence entre le jugement esthétique et le jugement téléologique. Le jugement esthétique se produit lorsque nous contemplons quelque chose de beau et que cela suscite des sentiments particuliers en nous. Le jugement téléologique, en revanche, se produit lorsque nous disons que quelque chose est beau en raison de ses caractéristiques et de son but spécifique.

Il convient de noter que Kant n’était pas intéressé par l’établissement de règles et de principes pour l’éducation du goût esthétique. Il n’a pas cru en la possibilité d’apprendre le goût esthétique. Il était davantage préoccupé par la nature du jugement esthétique lui-même. Cependant, il a souligné l’importance de distinguer entre ce qui est beau et ce qui est sublime. Le sublime est quelque chose qui dépasse la beauté et qui est particulièrement grandiose et élevé. Kant a distingué entre le sublime mathématique et le sublime dynamique. Le sublime mathématique se réfère à quelque chose qui est immense et sans limite, comme l’océan déchaîné. Le sublime dynamique, quant à lui, se réfère à quelque chose qui est puissant et en mouvement, comme une tempête ou un volcan.

Le concept de beauté est lié à l’imagination, tandis que le concept de sublimation est associé à la puissance et à la capacité. Alors que la beauté nous procure une jouissance positive, le sublime nous procure une jouissance négative car il suscite l’admiration, l’émerveillement et la crainte. Kant relie le sublime aux idées et à l’esprit, mais il ne le considère pas comme purement rationnel. Le sublime nous pousse à réfléchir et à abandonner momentanément le domaine de la perception pour entrer dans le domaine des idées.

En conclusion, Kant a apporté une contribution significative à la compréhension de la beauté en la reliant à la faculté de juger et à l’expérience subjective. Il a distingué entre le jugement esthétique et le jugement téléologique, ainsi qu’entre la beauté et le sublime. Son approche a révolutionné la compréhension de la beauté et a eu une influence durable sur la philosophie esthétique. Dans les prochaines essaie, nous approfondirons davantage ce sujet.

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bookirama.com
Administrateur
8 mois il y a

Super intéressant, merci pour le partage !
Me vient une question :
Le sublime est-il toujours négatif selon le philosophe ?
Pour moi, ce que nous craignons peut être perçu comme beau et admirable parfois, par exemple, quand est-il de l’image de Dieu ?

bookirama.com
Administrateur
8 mois il y a
Répondre à  Engy Mikhail

Merci pour votre réponse. Vous avez mieux exprimé que moi ce que je voulais dire en utilisant l’exemple de Dieu. Je comprends donc que pour Kant, le sublime n’est pas forcément négatif. Je connais Kant surtout pour sa vision de la morale, souvent critiquée pour être trop théorique, bien que toute critique philosophique soit sujette à débat et à interprétation.

Mais si le sujet est « le beau », alors c’est un sujet vraiment passionnant ! Surtout avec ce qui se fait parfois dans l’art contemporain, qui vise plus à argumenter les œuvres plutôt qu’à créer du beau par la technique de la réalisation et la volonté d’un rendu final harmonieux. Bref, je vous laisse continuer votre texte. Sachez que ce genre d’analyse me plaît énormément. Au plaisir de vous lire, à bientôt !

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