Dangerous Love ( sur wattpad : lien de l’histoire : https://www.wattpad.com/story/392983066-dangerous-love-tome-1 )
CE N’ÉTAIT PAS PRÉVU
7 h 30. House of Windsiar Nestor
Emma
Les yeux grands ouverts pointant vers le plafond, j’essaie d’assimiler mes souvenirs d’hier soir. Tout est dans le désordre dans ma tête, les événements de la veille sont en pagaille. Je suis restée allongée sur le lit durant encore cinq minutes de plus, avant de me lever discrètement. Je ne dois surtout pas le réveiller, sinon la situation risque de devenir encore plus gênante.
J’aperçois ma robe parterre, elle est complètement bousillée, impossible à porter. Je retrouve mes sous-vêtements getter dans un coin, je les prends puis les mets, même si cela me dégoûte. Sérieusement, qui porte ses sous-vêtements déjà utilisés ? Eh bien, moi, je viens de le faire et je n’en suis pas fière. J’avance jusqu’au placard qui se trouve juste en face du lit. Je l’ouvre puis prends un pull. C’est pour compenser ma robe qu’il a détruite. Après avoir mis le pull, je marche doucement jusqu’à la porte, mes escarpins en main. J’ouvre la porte de la chambre discrètement et sort, puis la referme derrière moi avec la plus grande discrétion possible.
Bon, maintenant, il ne reste plus qu’à rentrer chez moi. Soudain, une porte s’ouvre, une petite fille en sort, la pièce juste en face de moi. Des cheveux d’un noir corbeau couvrent sa tête, elle possède les mêmes yeux gris que son père. Son regard, posé sur moi, commence à me mettre mal à l’aise. Je finis par briser le silence.
– Salut, tu t’appelles comment ?
Eh bah Emma, tu ne sais plus comment faire une conversation ou quoi ?
Ouais, je sais que j’aurais dû dire autre chose, mais c’étaient les seuls mots qui m’aient traversé l’esprit.
– Bonjour, je m’appelle Leonora, toi ?
Ouf ! Elle m’a répondue. Bon, à présent, il faut poursuivre la conversation.
– Moi, je m’appelle Emma, je suis une amie à ton papa.
– Ah, d’accord, papa dort ?
– Oui.
Elle fronce les sourcils, une moue boudeuse se dessine sur son visage.
– Il avait promis de me faire des crêpes !
Oh. À cause de moi, elle n’aura pas ces crêpes ce matin. Devrais-je aller réveiller son père ? Non, je ne peux pas. Si, j’ai bien dit, si je le fais, il faudrait que je lui adresse la parole et je suis sûre et certaine que nous serons tous les deux mal à l’aise.
– Je peux te les faire à sa place si tu veux.
– Faire quoi ?
– Faire les crêpes.
Un grand sourire apparaît sur son joli visage. J’ai bien fait de le lui proposer, avec son sourire, elle ferait craquer n’importe qui.
– C’est vrai ? Tu vas vraiment me les faire ?
– Mais oui, montre-moi où est la cuisine pour que je te les fasse rapidement.
– D’accord, répondit-elle, l’air ravie.
Elle prend ma main dans la sienne puis se met à marcher vers les escaliers. Je la suis sans rien dire d’autre, non pas que je ne veuille pas parler, mais plutôt parce que la voir marcher avec cet enthousiasme me plait bien. Arrivé dans la cuisine, je remarque que tout est nouveau. C’est magnifique, les quittes de cuisine sont un mélange entre un style anglais et américain, cela rend la cuisine encore plus sophistiquée.
– Aller, je vais te faire les meilleures crêpes du monde !
Dis-je avec un grand sourire, ce qui la fit rire.
Je commence par préparer la pâte et la mets au frigo, puis je prépare une crème fouettée. Vous devez sûrement vous demander pourquoi je fais ça ? Eh bien, vous comprendrez à la fin. Ouais, je suis une vraie petite cachottière.
Quelques minutes plus tard, je sors la pâte du frigo, puis commence à faire cuire les crêpes. Après avoir fini de les préparer, je prends de la crème et dessine un smiley avec un grand sourire et le pose devant Leonora. J’ajoute des fraises pour faire les yeux. Leo me lance un regard puis à la crêpe avant d’éclater de rire. Ce qui a pour effet de me faire sourire.
– Voilà les meilleures crêpes du monde.
– Waouh, c’est magnifique !
Elle prend la crêpe dans ses mains et commence à la déguster. Et la chose que je voulais le plus réapparaît sur son visage, le sourire le plus radieux qui puisse exister dans le monde. En plus, avec ses deux petites fossettes qui apparaissent sur ses joues, ça la rend encore plus mignonne.
– C’est super bon, Emma !
– Je suis ravie que cela te plaise. Il est temps pour moi de rentrer, Leonora. Quand ton père se réveillera, dis-lui que j’ai adoré la nuit dernière et que je lui ai pris son pull.
– Tu peux m’appeler Leo, si tu veux. Pourquoi est-ce que tu dois partir, on est bien comme ça ?
Je prends un ton léger pour lui répondre, sans trop en dire non plus.
– Si je reste trop longtemps ici, ma famille va s’inquiéter pour moi.
– Est-ce que tu reviendras nous rendre visite ?
J’ai envie de lui dire oui, mais soyons honnêtes, je ne reviendrai jamais ici. Peut-être qu’on se croisera un jour, mais ce n’est certainement pas pour tout de suite et je ne veux surtout pas lui donner des faux espoirs.
– Je ne sais pas, Leo.
– Je vois, dit-elle avec une expression boudeuse sur le visage. Toi et mon père, vous êtes en couple, non ?
Holà, là, je ne m’y attendais pas. Avec ce visage tout mignon, je ne pensais pas qu’elle me poserait une question pareil.
– Euh, ton père et moi, on n’est pas en couple.
Je suis désolée, Leo, mais je ne suis ni en couple avec ton père et ne pense pas pouvoir revenir ici. J’ai juste couché avec lui, rien de plus.
Je descends du tabouret, puis prends mon sac avant de contourner la table et de venir déposer un bisou sur la joue de Leo. Je lui dis au revoir et part, en retenant une folle envie de revenir et de la serrer dans mes bras.
Quand je suis enfin en dehors de la propriété, j’appelle un taxi. Oui, j’ai bien dit propriété. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais cela ressemble à un manoir au temps de la première reine Élisabeth. La cour devant est magnifique, comme s’il y avait quelqu’un qui vient s’en occuper tous les mois.
J’ai couché avec qui, au juste ?
8 H 45. HOUSE OF BRAY
À mon arrivée à la maison, je me dirige directement vers ma chambre. Je ne veux absolument pas adresser la parole à ma mère, ni même la croiser. La question ne se pose pas trop, avoir 20 ans et vivre chez ses parents n’est pas facile. Car ils veulent toujours contrôler votre vie. Et moi, je veux de la liberté, qu’on me laisse faire mes propres choix, même si c’est de la merde après.
J’ouvre la porte de ma chambre, avant d’entrer, j’entends la voix de ma mère m’interpeller, comme si elle avait attendu mon retour depuis ce matin. Dois-je me retourner et l’écouter me sermonner comme si j’étais une gamine au lycée qui est rentrée après son couvre-feu, ou dois-je l’ignorer et entrer dans ma chambre ? Non, je ne vais pas l’ignorer, même si cela m’énerve. Je vais lui dire le fond de mes pensées, lui dire les quatre vérités. Elle doit comprendre que je ne pourrais jamais être la fille qu’elle veut que je sois, je ne serais jamais parfaite comme elle le souhaite.
– Bonjour à toi, maman.
– Emma, ne sois pas désagréable dès le matin. Où est-ce que tu étais hier soir ?
– Alors maintenant, dire bonjour à sa mère, c’est être désagréable ?
Je prends une grande inspiration, essaie de ne pas être violente dans mes paroles.
– Maman, je te rappelle que j’ai 20 ans et bientôt 21 ans. Ce qui signifie que je suis une adulte, je n’ai pas besoin de te dire tout ce que je fais dans ma vie. Et j’ai le droit de faire ce que je veux et où je le veux, sans te le dire.
– Pas tant que tu vivras sous ce toit !
Le regard posé sur le sien, j’essaie de contrôler la colère qui commence à m’envahir du mieux que je peux, mais c’est difficile.
– Donc, d’après TES mots, si je veux vivre ma vie sans que tu aies à la contrôler, je dois partir d’ici, c’est ça ? Eh bien, ne t’inquiète pas, je vais partir d’ici et on verra si ta loi va me suivre.
– Emma, arrête tes conneries, sérieusement, ça commence à me saouler !
– Ce ne sont pas des conneries, c’est ce que je vais faire.
J’entre dans ma chambre et claque ma porte, assez fort pour que cela l’énerve encore plus. En fait, j’aurais dû prendre cette décision depuis longtemps. Je me demande pourquoi, est-ce que je n’ai pas pris cette décision bien avant ?
Julia.
Oui, je suis restée juste pour elle, j’ai supporté les railleries de ma mère uniquement pour elle. Mais aujourd’hui, je n’en peux plus. Tout humain a des limites, et aujourd’hui, j’ai atteint la limite des choses que je peux supporter.
Tout ce que j’espère, c’est que Julia comprendra pourquoi j’ai pris cette décision.
21 H 42.
La journée s’est déroulée sans que j’aie eu besoin de sortir de ma chambre. À l’heure du repas, je ne suis pas descendue. Julia m’a apporté le déjeuner et le dîner dans ma chambre, m’évitant de croiser ma mère. Oui, toutes les deux, nous sommes vraiment en guerre.
J’ai occupé le reste de mon temps à lire, il fallait absolument que j’oublie Cheveux-blond et Leo. Oui, ces deux-là n’ont pas arrêté d’envahir mes pensées et de me troubler.
Soudain, mon téléphone sonne, je vois le nom de Kyle s’afficher. Je décide de répondre rapidement et attends qu’il commence à parler.
– Allô ?
– Emma Bray est à l’appareil, je t’écoute.
Il éclate de rire, je le suis juste après. Je ne sais pas ce qui m’a pris de rire comme ça, mais cela fait du bien de me lâcher comme ça.
– Alors, comment s’est passée ta soirée d’hier ?
C’est du Kyle tout cracher. Il ne me tourne pas en bourrique pour que je lui dise quelque chose, mais me pose directement la question.
Ouais, ce gars est sans gêne et c’est pour ça que c’est mon meilleur ami.
– Incroyable !
Je l’entends soupirer, il doit sûrement être agacé, et il doit avoir compris que je fais exprès.
– Ma chère Emma, je veux tous les détails de cette soirée.
– Pour la faire courte, j’ai couché avec un père célibataire hyper beau gosse, et je n’ai pas détester.
– QUOI ?
Et c’est parti pour un tour d’explication interminable.
– Tu as bien entendu, mon chou, je ne blague pas. J’ai vraiment réussi à le faire, sans m’en fuir à quatre pâtes.
– Attends ! Laisse-moi deux minutes pour assimiler toutes ces informations. Toi, Emma Elena Bray. Une jeune femme qui a un traumatisme contre les hommes, qui n’accepte pas qu’un homme s’approche plus d’un mètre d’elle, a réussi à coucher avec un homme inconnu. C’est ça ?
– Oui, Sherlock.
Je l’imagine sûrement en train de se passer les doigts dans les cheveux, essayant de croire ce que je lui ai dit.
– T’a-t-il laissé des marques ?
– Des marques de suçon ?
– Oui.
– Si c’est de ça que tu parles, oui. Il m’en a fait.
– Prends une photo de ton coup et envoie là.
Je m’exécute et lui envoie la photo. Il a continué à me poser beaucoup d’autres questions sur Adrian et sa fille, et j’ai dû y répondre. Je me suis endormi comme ça, sans éteindre mon téléphone, en espérant avoir une meilleure journée demain. De toute façon, qu’est-ce qui pourrait bien mal tourner ?
À suivre…